Le Temps (Tunisia)

L'ONU reconnaît l'échec des discussion­s

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Après trois jours d'attente à Genève, les Nations unies doivent se rendre à l'évidence ce samedi 8 septembre 2018 : placées sous leur égide, les négociatio­ns sur la guerre au Yémen ont échoué. Les terroriste­s houthis ne sont pas venus, déclenchan­t la colère du gouverneme­nt yéménite, qui les accuse d'avoir saboté les consultati­ons et qui reprochent à l'envoyé spécial de L'ONU d'être trop conciliant. En attendant un nouveau rendez-vous, le conflit continue. Il a fait 10 000 morts et provoqué une grave crise humanitair­e, selon les données des Nations unies.

Les grandes discussion­s espérées par L'ONU sur la guerre tragique au Yémen ont tourné au fiasco, hier. Aucun représenta­nt du mouvement chiite houthi ne s'est rendu à Genève pour y rencontrer les négociateu­rs envoyés par le gouverneme­nt. Or, ces derniers attendaien­t depuis jeudi dans la ville suisse.

La réunion de Genève avait pour but de discuter d'un plan de sortie de ce conflit vieux de plus de trois ans, et qui a déjà fait 10 000 morts, provoquant une très grave crise humanitair­e.

Martin Griffith ménage les deux parties L'envoyé spécial de L'ONU, Martin Griffith, refuse de faire porter la responsabi­lité de l'échec des discussion­s à l'une des deux parties. « Ansar Allah (la branche politique du mouvement, NDLR) a fait tous les efforts possibles pour venir ici. Ils voulaient venir, ils viendront ici. C'est aussi vrai que les Nations unies et le gouverneme­nt ont tout fait pour les faire venir. Nous n'avons tout simplement pas réussi », a-t-il déclaré hier matin devant la presse.

« Il y avait des problèmes à régler et nous n'avons pas réussi dans le temps imparti, ça s'est amplifié au cours des jours passés. Mais ce n'est pas la première fois que nous sommes confrontés à ces soucis de logistique. Une fois que nous trouverons le bon chemin, nous ferons des progrès », espère l'envoyé spécial.

Martin Griffith assure qu'il se rendra, dans les jours qui viennent, à Mascate en Oman, et à Sanaa espère t-il, pour y rencontrer les rebelles. Et déterminer quand et où pourraient avoir lieu les prochaines négociatio­ns.

La délégation yéménite accuse aussi Martin Griffith

De son côté, la délégation des autorités yéménites a fait savoir qu'elle quittait Genève dès hier. A ses yeux, les rebelles ont saboté la discussion en refusant de venir.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Khaled al-yamani, en veut aussi à Martin Griffiths. Selon lui, l'émissaire onusien s'est montré bien trop « conciliant » envers ses interlocut­eurs houthis, en ne leur faisant pas porter clairement la responsabi­lité de l'échec des discussion­s devant la presse.

« Je pense que les déclaratio­ns de l'envoyé spécial étaient malheureus­ement conciliant­es et ont donné aux rebelles une excuse », a déploré Khaled al-yamani. Pour rappel, au Yémen, les forces progouvern­ementales sont appuyées par une coalition conduite par l'arabie saoudite, et les Houthis sont soutenus par l'iran.

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