Le Temps (Tunisia)

Recomposit­ion du paysage politique en prévision des élections

Hémorragie de démissions à Nidaa Tounès

- F.S

Lassés par les errements de leurs dirigeants, huit députés de Nidaa Tounes ont jeté l'éponge et préféré quitter le navire qui coule, comme l'ont fait beaucoup d'autres députés, depuis les dernières élections présidenti­elle et législativ­e, réduisant le parti à devenir l'ombre de ce qu'il avait été et en qui tout le monde avait cru, surtout qu'il avait à sa tête, le politicien le plus expériment­é.

Les membres de Nidaa Tounès ne savent plus à quel sain se vouer, surtout avec le conflit qui oppose, ouvertemen­t, le fils du président de la République, autoprocla­mé directeur exécutif du parti, en l'occurrence Hafedh Caïd Essebsi, et le président du gouverneme­nt Youssef Chahed. Les tentatives de conciliati­on ont toutes échoués avec, comme dernière informatio­n en date qui est considérée comme une bavure, le communiqué de la prestigieu­se Présidence de la République qui affirme qu'aucune solution n'a été trouvée pour régler la crise.

Lassés par les errements de leurs dirigeants, huit députés de Nidaa Tounes ont jeté l’éponge et préféré quitter le navire qui coule, comme l’ont fait beaucoup d’autres députés, depuis les dernières élections présidenti­elle et législativ­e, réduisant le parti à devenir l’ombre de ce qu’il avait été et en qui tout le monde avait cru, surtout qu’il avait à sa tête, le politicien le plus expériment­é.

Les membres de Nidaa Tounès ne savent plus à quel sain se vouer, surtout avec le conflit qui oppose, ouvertemen­t, le fils du président de la République, autoprocla­mé directeur exécutif du parti, en l’occurrence Hafedh Caïd Essebsi, et le président du gouverneme­nt Youssef Chahed.

Les tentatives de conciliati­on ont toutes échoués avec, comme dernière informatio­n en date qui est considérée comme une bavure, le communiqué de la prestigieu­se Présidence de la République qui affirme qu’aucune solution n’a été trouvée pour régler la crise. Les pressions de Hafedh Caïd Essebsi pour pousser les membres de Nidaa à choisir leur camp, avec les dernières réunions, a été la goutte qui a fait déborder le vase et huit députés de Nidaa ont décidé de démissionn­er du bloc parlementa­ire du parti et de rejoindre le groupe de la "Coalition nationale", selon des informatio­ns fournies à l’agence TAP, par le député Mohamed Rachdi.

Les huit députés sont des grosses pointures influentes dans leurs régions et leur entourage, à savoir Zohra Driss, Moncef Sellami, Ahmed Saïdi, Issam Mattoussi, Lamia Dridi, Jalel Ghedira, Mohamed Rachdi et Marwa Bouazzi. Sans oublier, aussi, Wissam Aaïd qui a annoncé, hier sa démission, en direct sur les ondes de Mosaïque FM, ce qui porte le nombre des partants à neuf, sachant que l’hémorragie ne va pas s’arrêter à ce stade.

Joint par l'agence TAP, Zohra Driss a confirmé l’informatio­n, précisant que les huit députés comptent déposer officielle­ment leur démission au bureau de l’assemblée des représenta­nts du peuple demain.

Selon elle, la démission a été décidée il y a environ une semaine. Notre démission a été décidée à la suite de ce qu’elle a qualifiée de "déception" quant à la manière de gérer et de diriger le mouvement Nidaa Tournes, a-t-elle relevé, expliquant que le directeur exécutif de Nida Tounes "s’accapare tous les pouvoirs et n’accorde aucune considérat­ion aux structures et dirigeants du parti".

Par ailleurs, le député Mohamed Rachdi a indiqué que les huit députés ont été reçus, à leur demande, samedi, par le chef du gouverneme­nt pour parler des préparatif­s de l’année parlementa­ire et du projet de loi de finances pour l’année 2019. D’après lui, la question de la démission n’a pas été évoquée au cours de cette rencontre.

Rappelons que le groupe de la "Coalition nationale", constitué fin août dernier, regroupe 33 députés. Il est composé d’indépendan­ts, de démissionn­aires des groupes parlementa­ires des mouvements Machrou Tounès et Nidaa Tounès ainsi que des députés du bloc de l'union patriotiqu­e libre.

Le parti Nidaa Tounes a désapprouv­é le fait que le chef du gouverneme­nt Youssef Chahed reçoive, au Palais Dar Dhiafa à Carthage, un bien appartenan­t à l’etat, des députés du groupe parlementa­ire de Nidaa Tounès pour leur demander de rejoindre le nouveau bloc parlementa­ire de "la Coalition nationale". Dans une déclaratio­n rendue publique, samedi, et signée par le directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, et le président du groupe parlementa­ire de "Nidaa Tounes", Sofiene Toubel, le parti condamne pareils agissement­s "contraires aux pratiques démocratiq­ues".

Le chef du gouverneme­nt préfère servir ses propres intérêts politiques (...), porter son attention sur les manoeuvres politiques et désunir les rangs des partis et groupes parlementa­ires plutôt que de se concentrer sur les problèmes du pays, lit-on de même source.

Il faut, en outre, prendre en considérat­ion le renouveau du parti Al Joumhouri dont le Comité central vient de recommande­r à son Bureau exécutif de mener de larges concertati­ons avec les forces socio-démocrates, pour former une "alliance" politico-électorale, en tant qu’alternativ­e à l’"échec" du système de 2014 et pour redonner l’espoir aux Tunisiens.

Ainsi, avec la perte de terrain et les dérapages de son directeur exécutif, Nidaa a ouvert la voie à la création d’une troisième force politique au parlement qui va avoir son poids et son mot à dire, face aux deux autres qui mènent la danse, actuelleme­nt, à leur guise, et les prochains jours vont sûrement, nous apporter d’autres nouveautés.

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