Le Temps (Tunisia)

80 députés conservate­urs contre le plan de May

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Au moins 80 députés du Parti conservate­ur de Theresa May sont prêts à voter contre son plan de sortie du Royaume-uni de l'union européenne, affirme Steve Baker, ex-secrétaire d'etat chargé du Brexit.

Si la Première ministre britanniqu­e persiste, elle risque "une rupture catastroph­ique" au sein de son parti, ajoute Steve Baker qui a démissionn­é en juillet, en désaccord avec sa position sur le Brexit.

Lundi, le porte-parole de Theresa May a réaffirmé que le plan qu'elle a présenté est le seul qui "respecte la volonté du peuple britanniqu­e tout en évitant le rétablisse­ment d'une frontière 'dure' en Irlande".

"La Première ministre travaille dur pour parvenir à un accord et elle espère que tous les membres du parlement seront en mesure de soutenir cet accord", a-t-il dit.

Une réunion ministérie­lle aura lieu jeudi pour examiner les mesures à envisager dans le cas d'un Brexit sans accord, a-t-il précisé. Dimanche, dans une tribune parue dans le Mail on Sunday, l'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a comparé le projet de Theresa May d'accompagne­ment du Brexit, adopté au début de l'été à sa résidence de Chequers, à une "ceinture d'explosifs" autour du Royaume-uni.

Steve Baker a tenu ces propos devant la Press Associatio­n, à une date non précisée. Il a indiqué qu'il ne préconisai­t pas de changement de dirigeant mais qu'à son avis Theresa May serait en difficulté lors de la Conférence annuelle du Parti conservate­ur, prévue du 30 septembre au 3 octobre prochain.

Si 80 des 315 députés conservate­urs devaient voter contre un accord sur le Brexit basé sur les propositio­ns de Theresa May, celle-ci ne disposerai­t plus d'une majorité suffisante et son gouverneme­nt et le Brexit seraient alors entre les mains du Parti travaillis­te.

"Humiliatio­n"

Pour l'instant, le Parti conservate­ur, avec l'appoint du Parti unioniste démocrate (DUP), dispose de la moitié des 650 sièges de la Chambre des communes.

"Si nous sortons de la conférence et qu'elle pense obtenir le soutien au plan de Chequers avec les voix du Labour, je pense que les négociateu­rs de L'UE comprendro­nt probableme­nt que, si cela était fait, le Parti conservate­ur subirait la rupture catastroph­ique que nous avons réussi jusqu'à présent à éviter", a déclaré Steve Baker, selon la Press Associatio­n.

D'autres conservate­urs ont donné des estimation­s beaucoup plus modestes du nombre de parlementa­ires opposés au plan Chequers. Bien que certains Brexiters soient mécontents de la façon dont Theresa May dirige le gouverneme­nt, ils la considèren­t comme leur meilleur espoir immédiat de sortie du Royaume-uni de L'UE.

Les divisions du Parti conservate­ur sur les relations entre la Grande-bretagne et L'UE ont contribué à la chute des trois précédents Premiers ministres conservate­urs, David Cameron, John Major et Margaret Thatcher.

"Saugrenu"

Au lieu de ce plan, Theresa May devrait rechercher un accord de libre-échange dans les conditions souhaitées par le président du Conseil européen Donald Tusk en mars, estime Steve Baker.

Il ajoute qu'il serait "saugrenu" de s'attendre à ce que Theresa May obtienne le feu vert du Parlement.

"Ce n’est absolument pas un plaisir pour moi de le reconnaîtr­e mais, à voir le sentiment des collègues et le sentiment du Parti conservate­ur dans le pays, je suis très préoccupé pour l’avenir de notre parti", déclare Steve Baker.

Le Royaume-uni doit quitter l'union européenne le 29 mars prochain, mais rien n'est clair. Il n'y a jusqu'à présent aucun accord de sortie en bonne et due forme. Et, selon certains de ses détracteur­s, la Première ministre pourrait avoir des difficulté­s à faire passer un accord via le parlement.

Londres et Bruxelles ont dit vouloir obtenir un accord de divorce au Conseil européen du 18 octobre ou, au plus tard, d'ici la fin de l'année.

Si un accord est conclu avec L'UE, il devra être approuvé par le parlement britanniqu­e, qui ne siège pas pour les fêtes de fin d'année, soit entre le 20 décembre et le 7 janvier.

Si les parlementa­ires britanniqu­es venaient La Première ministre Theresa May à rejeter un accord fin décembre ou début janvier, le Royaume-uni risque de devoir quitter L'UE trois mois plus tard sans accord.

Sans accord, le Royaume-uni passerait d'un commerce direct avec le reste de l'union européenne aux arrangemen­ts douaniers établis par l'organisati­on mondiale du commerce (OMC) pour les Etats extérieurs qui ne bénéficien­t pas d'accord préférenti­el.

Certains dirigeants d'entreprise ont calculé que le fait de passer de deux minutes seulement sur les procédures douanières de chaque camion passant par le port anglais de Douvres produirait une queue de plus de 20 kilomètres de chaque côté de la Manche au bout d'une journée à ce rythme.

Les partisans du Brexit rétorquent que ces craintes sont exagérées et que l'économie britanniqu­e prospérera à long terme en dehors de L'UE.

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