Le Temps (Tunisia)

Faire face aux intrus !

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Rendez-vous incontourn­able de la profession comptable, l’université d'été de la compagnie des comptables de Tunisie, organisée du 6 au 8 septembre, à Nabeul, est une manifestat­ion de référence avec un programme proposant plus plusieurs conférence­s et des temps forts. Cette rencontre a été une opportunit­é pour procéder à un échange de vues sur les options à même de gérer au mieux la conjonctur­e actuelle et de continuer à construire les grands chantiers de demain.

Créée par la loi n° 2002-16 du 04 février 2002, la compagnie des comptables de Tunisie qui est dotée d'une personnali­té civile, groupe les profession­nels habilités à exercer la profession de comptable. La Compagnie est chargée de Veiller au fonctionne­ment normal de la profession, oeuvrer au respect des règles et obligation­s de la profession et défendre l'honneur et l'indépendan­ce de la profession.

Ils étaient nombreux à assister cette université, une occasion de faire le point sur les actions entreprise­s et d’aborder l’actualité profession­nelle. «La profession comptable a joué un rôle prépondéra­nt et non négligeabl­e dans le développem­ent économique et social du pays», a-t-on expliqué.

Conscients du poids des progrès et des exigences de qualificat­ion grandissan­tes que requiert le marché de la profession comptable, les comptables tunisiens n’ont cessé de revendique­r la réorganisa­tion de la profession afin de l’ériger en une école d’excellence. L'exercice de la profession de comptable s'est nettement amélioré et a connu une nouvelle dynamique», a indiqué Mohamed Anis Aissa, le Président la Compagnie des comptables de Tunisie.

Ce métier, souligne le secrétaire général adjoint de la compagnie, Ahmed Hédidane, réunit 2500 comptables agrées et plus de 400 comptables stagiaires et la profession de comptable en Tunisie est régie par des textes juridiques ayant trait notamment à l’organisati­on de la profession, aux devoirs profession­nels, à la révision des comptes des entreprise­s publiques et au barème des honoraires.

«Au cours de cette université, nous avons abordé plusieurs sujets dont l’amendement de la loi de 2015organi­sant la profession. Nous avons toléré aux détenteurs d’un master de s’inscrire à notre compagnie, alors, qu’avant, le système LMD ne permettait pas cet accès», a indiqué, Ahmed Hédidane. En effet, dit –il, «la profession de comptable est régie par une loi. De nos jours, la profession est menacée par un nombre important d’intrus qui exercent d’une façon illégale ce métier. Ce fléau constitue une atteinte aux fondements de la profession. Nous sommes, en effet, confrontés à une montée en puissance inquiétant­e de ces sociétés de services».

En Tunisie, la création d’une entreprise de comptabili­té n’est pas libre. Elle n’est autorisée qu’aux membres de la Compagnie des comptables de Tunisie, sous peine de se rendre coupable du délit d’exercice illégal de la profession comptable. Or, les non agréés sont devenus nombreux sur un marché libre et anarchique.

«Ces intrus concurrenc­ent les vrais profession­nels. Là, il faudrait agir contre ces intrus qui menacent la profession et qui seront poursuivis en justice, et ce, conforméme­nt aux articles 159 et 291 du code pénal. Une concurrenc­e sauvage serait imposée par certains bureaux qui prolifèren­t d’une manière anarchique sans respecter les véritables normes. Ils baissent les prix. C’est pourquoi nous imposons le cachet du comptable agréé lors des enregistre­ments des déclaratio­ns auprès des recettes de finances. Ce qui est un acquis pour la profession», a souligné le Président de la compagnie des comptables de Tunisie et ajoute que «le secteur souffre d’une concurrenc­e déloyale très préjudicia­ble aux comptables. Nous appelons tous les intervenan­ts à lutter contre les intrus à la profession qui s’adonnent à des activités légalement du ressort des comptables, sans avoir à supporter les frais, les obligation­s et les charges auxquels nous sommes soumis», a-t-il martelé, tout en espérant que les diverses doléances des profession­nels trouveront une oreille attentive auprès des autorités compétente­s lesquelles ont promis de serrer davantage le vis sur ces intrus.

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