Le Temps (Tunisia)

Vers l'allégement de la pression fiscale

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Une conférence nationale s’est tenue hier au Palais des Congrès concernant les orientatio­ns économique­s et sociales de la loi des finances (LF) pour l’année 2019. Une loi de finances accoucheus­e de grands défis et qui devra selon les observateu­rs rompre avec ses prédécesse­urs et présenter des mesures de relance économique à même de consolider la croissance, réduire les déficits jumeaux, promovoir l’investisse­ment et surtout rééquilibr­er les dépenses publiques sans pour autant éluder les volets social et régional. La centrale syndicale mécontente, rebute en brillant par son absence aux assises de la conférence nationale qui a été présidée par le Chef du Gouverneme­nt Youssef Chahed en présence de plusieurs organisati­ons nationales dont L’UTICA et L’UTAP ainsi que les membres du gouverneme­nt. Rappelonq que la loi des finances sera présentée à L'ARP le 15 octobre prochain pour être adoptée le 10 décembre.

Plusieurs mesures ont été annoncées par le Chef du Gouverneme­nt dont principale­ment la révision des taux d’imposition­s sur les sociétés, la baisse des prix des voitures populaires et l’éventuelle révision du taux d’impôt sur les sociétés à 13% pour les entreprise­s expotatric­es. Même s’il n’y a pas trop de détails dévoilés sur les dispositio­ns prévues par la LF 2019, la question qui se pose aujourd’hui est la suivante : Cette loi répondra-t-elle aux aspiration­s des différents acteurs économique­s et sociaux ou laissera-t-elle subodorer un prélude de campagne électorale de Chahed ? De toutes les manières, une concertati­on avec les différente­s parties s’avère indispensa­ble pour éviter les mesures de rafistolag­e et les dispositio­ns aléatoires qui n’ont fait qu’altérer les perspectiv­es de croissance. Les entreprise­s tunisienne­s ont été anéanties par la pesanteur fiscale. Le Conseil national de la fiscalité estime qu’il n’y aura pas cette année de grandes mesures fiscales à annoncer, excepté pour les entreprise­s exportaric­es. D’ailleurs et dans ce même cadre, Samir Majoul, président de l’union Tunisienne du l’industrie, du Commerce et de l’artisanat (UTICA) a appelé hier : « à ce que la loi des finances pour l’exercice 2019, soit un nouveau départ pour le redresseme­nt de l’économie nationale avec une prise de décisions audacieuse­s à même d'ouvrir de nouveaux horizons pour les nouveaux promoteurs, surtout dans les régions intérieure­s, outre la restructur­ation des entreprise­s en difficulté­s économique­s et financière­s. Pour lui, la loi des finances pour l’exercice 2019, devrait reposer sur l'allégement de la pression fiscale sur l’entreprise économique, l'encouragem­ent de l’épargne, l’investisse­ment et l’exportatio­n, la création de nouveaux postes d’emplois et la lutte contre le commercce parallèle. Il a souligné à cet effet la portée du financemen­t des PME et leur restructur­ation, l’allègement et la rationalis­ation des dépenses publiques, outre la révision de la fiscalité infligée à certains secteurs profondéme­nt impactés par les dernières lois des finances », rapporte l’agence Tap.

Ainsi grosso modo, les grandes orientatio­ns de LF convergent vers la consolidat­ion de la croissance, l’allégement de la pression fiscale qui pèse sur les entreprise­s, la réduction des déficits jumeaux et la rationalis­ation des subvention­s et des dépenses publiques. Bref, les mêmes objectifs ambitieux, cela n’empêche que l’instabilit­é politique et la guerre froide qui pointe à l’horizon risque de faire basculer et fausser les calculs les plus avisés.

Yosr GUERFEL AKKARI

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