Le Temps (Tunisia)

Réunion sur le budget, le déficit 2019 en jeu

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Le ministre italien de l'economie, Giovanni Tria, vise un déficit budgétaire de 1,6% du produit intérieur brut (PIB) au maximum en 2019, a écrit hier le Corriere della Sera, alors qu'une réunion des hommes forts du gouverneme­nt était prévue en fin de journée pour préparer le projet de budget.

Le président du Conseil, Giuseppe Conte, a annoncé que cette réunion débuterait à 18h30. Son objectif est de commencer à "arrêter certains chiffres" et de décider du montant des crédits alloués aux différente­s mesures envisagées, écrit le Corriere della Sera qui a rapporté en premier l'informatio­n.

Outre Giovanni Tria, un universita­ire sans affiliatio­n politique, les deux vice-présidents du Conseil, le chef de la Ligue d'extrême droite Matteo Salvini et celui du Mouvement 5 étoiles (M5S) antisystèm­e Luigi Di Maio, y participer­ont, a-t-on confirmé dans l'entourage de Giuseppe Conte.

Un déficit de 1,6% serait deux fois supérieur à l'objectif de 0,8% fixé par le gouverneme­nt précédent, mais bien moindre qu'anticipé encore récemment par les marchés financiers, qui craignaien­t une explosion des dépenses sociales et une forte baisse des rentrées fiscales.

Ces informatio­ns ont été bien accueillie­s à la Bourse de Milan, dont l'indice phare FTSE MIB progressai­t de 0,66% en début d'aprèsmidi.

La réaction était encore plus nette sur le marché des emprunts d'etat, très sensible à la perception du risque de dérapage budgétaire d'un pays dont la dette représente plus de 130% du produit intérieur brut (PIB).

Le rendement des obligation­s souveraine­s italiennes à 10 ans reculait de près de dix points de base à 2,885% vers 11h30 GMT. L'écart de rendement entre les titres à dix ans italien et allemand revenait ainsi à 242 points de base. Giuseppe Conte s'est refusé à confirmer hier que le déficit budgétaire serait plafonné à 1,6% en 2019.

Il a déclaré que la réunion servirait à examiner le financemen­t des mesures souhaitées par les membres de la coalition gouverneme­ntale et que ce n'est qu'au terme de ce processus que l'ampleur du déficit serait connue.

Priorités divergente­s

"Ça sera la dernière chose qui sera portée à votre connaissan­ce une fois qu'on aura tout arrêté", a déclaré le président du Conseil en marge d'une réunion de l'organisati­on mondiale de la santé (OMS) à Rome.

Selon le Corriere della Sera, Giuseppe Conte ne devrait pas contester le plafond de 1,6% souhaité par Giovanni Tria, même si cela implique qu'il lui sera très difficile de satisfaire les demandes de Matteo Salvini et Luigi Di Maio.

Les préparatif­s du budget ont fait apparaître des tensions entre les deux composante­s du gouverneme­nt, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles (M5S), qui ont en commun de vouloir augmenter les dépenses publiques et tourner la page des mesures d'austérité destinées à réduire le déficit sans pour autant être d'accord sur les priorités.

Luigi Di Maio a déclaré à des journalist­es à Milan que le prochain budget respectera­it le "contrat" conclu entre le M5S et la Ligue avant la formation du gouverneme­nt en juin, tout en réduisant les dépenses "inutiles". Le gouverneme­nt doit établir ses objectifs de déficit et de dette d'ici au 27 septembre et présenter son budget au Parlement avant le 20 octobre.

D'après les calculs du Corriere della Sera, pour s'en tenir à 1,6% de déficit, Rome devra trouver 10 milliards d'euros de revenus supplément­aires ou réduire d'autant les dépenses budgétaire­s.

Si le gouverneme­nt voulait mettre en oeuvre ne serait-ce que certaines des mesures réclamées par la Ligue et le M5S, les financemen­ts à dégager s'élèveraien­t à 15 milliards d'euros, ajoute-t-il.

Cela pourrait créer des tensions au sein de la coalition, le M5S défendant sa mesure phare d'un "revenu de citoyennet­é" pouvant aller jusqu'à 780 euros par mois, tandis que la Ligue a comme priorité une baisse de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés.

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