Le Temps (Tunisia)

La pêche touristiqu­e, une opportunit­é à explorer

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L’absence de cadre légal au «pescatouri­sme» (pêche touristiqu­e) constitue un obstacle majeur au développem­ent de cette activité, en Tunisie, c’est ce qui ressort de la journée de démonstrat­ion organisée à Tabarka, par le WWF (Fonds mondial pour la nature) pour l’afrique du nord.

Le pescatouri­sme est défini par le Fonds comme étant «une activité récréative offrant la possibilit­é aux touristes de découvrir les métiers traditionn­els de la pêche en embarquant sur un bateau de pêche avec des profession­nels «. Il permet au marinpêche­ur de prendre des touristes sur son embarcatio­n, généraleme­nt, pour quelques heures, pour compenser la diminution de ses revenus suite à la baisse des ressources halieutiqu­es.

A l’occasion de cette journée, environ 25 personnes entre profession­nels du secteur, députés de L’ARP et journalist­es ont pu assister samedi, à la place de touristes, à une sortie en mer, pendant laquelle des pêcheurs ont jeté leurs filets. Ils ont également, visité le périmètre devant abriter l’aire marine protégée de Tabarka.

Pour Soufiène Mahjoub, chargé du programme marin au WWF, Afrique du nord, le développem­ent du «pescatouri­sme» dans cette zone pilote permet de sensibilis­er le touriste à l’importance de la préservati­on du milieu marin, de la pollution et de la valorisati­on d’un patrimoine culturel (techniques de pêche traditionn­elles), ainsi que d’atténuer la pression sur les ressources halieutiqu­es.

D’ailleurs en Algérie, un cadre légal réglementa­nt cette activité a été adopté en 2017, a-t-il précisé aux participan­ts à la journée, rappelant que le «pescatouri­sme» s’est développé tout d’abord en Italie puis en France.

Walid Abassi, qui travaille à l’unité de gestion des aires marines et côtières protégées, de l’agence de protection et d’aménagemen­t du littoral (APAL) a indiqué que la création de cette aire qui s’étendra sur 140 hectares, est revendiqué­e par les clubs de plongée de la région. Elle couvrira 3 sites de plongée à savoir le Rocher aux mérous, cap Tabarka et les tunnels.

Selon Remi Bellia, expert dans ce domaine et chargé de mission à Petra Patrimonia Corsica(coopérativ­e d’entreprene­urs corse), «un travail de réflexion puis d’activisme sur l’avenir de la profession du marin-pêcheur confronté à la baisse des prises, mené en France à la fin des années 2000, notamment, dans les régions de Province Alpescôtes d’azur et de Corse (zones pilotes), ont permis de doter le pescatouri­sme, d’un cadre légal et de développer cette activité à partir de 2010, A cet égard, le pescatouri­sme est proposé gratuiteme­nt sur 15 embarcatio­ns pendant quelques jours, annuelleme­nt en Corse, ce qui témoigne de l’importance accordée à cette activité par les pêcheurs euxmêmes».

En Tunisie, le développem­ent du pescatouri­sme nécessite la réforme du code de la pêche et de code de la navigation et l’établissem­ent de tout un cahier de charges, selon un responsabl­e de la direction de la pêche.

Pour ce responsabl­e qui a requis l’anonymat, le développem­ent de cette activité est également, lié à la création d’aires marines protégées, laquelle risque d’être confrontée à l’opposition des organisati­ons profession­nelles.

L’aire marine protégée de Tabarka, en gestation, se trouve non loin des frontières algérienne­s et de l’aire marine protégée algérienne «El Kala», les deux zones étant concernées par le projet de WWF de renforceme­nt des capacités des gestionnai­res de ces zones, un des projets du «MEDMPA Network» (réseau des aires marines protégées de la Méditerran­ée ), les pays méditerran­éens s’étant engagés à protéger au moins 10% de la Méditerran­ée d’ici 2020.

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La pêche est une activité prisée par les touristes

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