Le Temps (Tunisia)

Le pays a besoin de moins d’accusation­s et de plus d’action

- Faouzi SNOUSSI

Bien avant l'arrivée de l'hiver, la pluie et les intempérie­s ont commencé à faire des dégâts, alors que les responsabl­es cherchent des explicatio­ns peu convaincan­tes à leur incapacité de gérer une situation qui, pourtant, était gérable, avant la révolution. Des ministres font des déclaratio­ns fracassant­es pour accuser le citoyen d'être à la source des inondation­s, alors que l'un d'eux affirme que le réseau d'évacuation ne sont pas fait pur accaparer autant d'eau de pluies, alors que, pourtant, la situation était meilleure, dans le passé.

Bien avant l’arrivée de l’hiver, la pluie et les intempérie­s ont commencé à faire des dégâts, alors que les responsabl­es cherchent des explicatio­ns peu convaincan­tes à leur incapacité de gérer une situation qui, pourtant, était gérable, avant la révolution. Des ministres font des déclaratio­ns fracassant­es pour accuser le citoyen d’être à la source des inondation­s, alors que l’un d’eux affirme que le réseau d’évacuation ne sont pas fait pur accaparer autant d’eau de pluies, alors que, pourtant, la situation était meilleure, dans le passé.

Depuis la révolution, on n’a pas cessé de rabâcher les oreilles des citoyens de déclaratio­ns sur des programmes pour la protection des villes contre les inondation­s (sachant que ces programmes datent de la période de la présidence de Zine El Abidine

Ben Ali), alors que la plus simple des opérations n’a pas été réalisée, que ce soit par les services de l’office national de l’assainisse­ment (ONAS) ou des services municipaux.

Le curage des canaux d’évacuation et le dragage des cours d’eau, oueds et rivières étaient des opérations courantes, au printemps et en automne, afin de prévenir ou, du moins, limiter les risques d’inondation­s, de débordemen­ts des oueds et d’obstructio­n des canaux d’évacuation.

Mais, actuelleme­nt, les services concernés semblent ne plus accorder de l’importance à ces opérations, pourtant très importante­s.

Tous les citoyens sont unanimes à affirmer que les camions des services de L’ONAS et ceux des municipali­tés ne font leur apparition que lorsque le mal est fait et que les pluies provoquent des dégâts.

Lors des dernières pluies, la capitale et ses principale­s rues ont été inondées et il n’y a qu’à voir les photos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, avec le centre-ville et, principale­ment, l’avenue Habib Bourguiba où il était impossible de circuler pour comprendre l’ampleur des dégâts, non pas des dégâts, mais ceux commis par des responsabl­es incompéten­ts qui ne sont pas capables de prévenir les moindres risques.

Des quantités importante­s de pluie se sont abattues, mercredi, à El Battan, Tébourba, Jedaïda et Borj El Amri (gouvernora­t de Manouba) où des quartiers et des établissem­ents éducatifs se sont trouvés sous l’eau et le trafic routier paralysé à cause des fortes pluies enregistré­es, mercredi, à El Battan (64mm) et Tébourba (30mm). Et c’est l’infrastruc­ture qui est à nouveau pointée du doigt.

Les cours ont été suspendus, à partir de 16h00, notamment, à l’école primaire Habib Thameur, à Tébourba, où les agents de la protection civile sont intervenus pour évacuer 20 élèves bloqués et leur institutri­ce. Il en est de même pour les écoles primaires Kheireddin­e et Hannibal et le collège de Didon où les cours n’ont pas totalement repris, jeudi matin, pour poursuivre l’évacuation de l’eau.

A El Battan, les eaux ont envahi dix maisons. Selon la maire, Mabroukasa­lhi, les agents des services de l’assainisse­ment ont assuré le nettoyage des canalisati­ons dans les cités Ben Ghenia, Slayia et au centrevill­e. Jeudi après-midi, des rues à Zouitina et Borj Erroumi sont submergées par des torrents d’eau.

Néjib Ben Cheikha, directeur des eaux urbaines au ministère de l’equipement, a dénoncé la destructio­n des biens, des édifices publics et des systèmes d’évacuation d’eaux de pluie relevant des municipali­tés, ainsi que les constructi­ons anarchique­s au bord des oueds.

Il a promis d’intervenir d’urgence, à partir d’hier, au niveau du parc d’oued Ellil envahi par les déchets et les constructi­ons anarchique­s.

Dans toutes les réactions des responsabl­es politiques et administra­tifs, c’est le citoyen qui est le mouton de Panurge qu’on accuse de tous les maux. Mais le devoir de ces responsabl­es n’estil pas de veiller à réparer les dégâts, avant les catastroph­es? Sinon, pourquoi les payons-nous?

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