Le Temps (Tunisia)

L'art de mener un parti et un pays vers le désastre

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Nidaa Tounès réduit à sa plus petite taille

Les jeux sont faits et le mouvement Nidaa Tounès (L'appel de la Tunisie) agonise, avec l'hémorragie de démission et la révolte qui gronde en son sein, menant le pays vers l'inconnu grâce à l'inconscien­ce et l'inconsista­nce d'un président de la République, Hafedh Caïd Essebsi qui veut faire de son fils son digne héritier, alors qu'il n'a ni l'étoffe ni le charisme ou le savoir-faire nécessaire­s.

Les jeux sont faits et le mouvement Nidaa Tounès (L’appel de la Tunisie) agonise, avec l’hémorragie de démission et la révolte qui gronde en son sein, menant le pays vers l’inconnu grâce à l’inconscien­ce et l’inconsista­nce d’un président de la République, Hafedh Caïd Essebsi qui veut faire de son fils son digne héritier, alors qu’il n’a ni l’étoffe ni le charisme ou le savoir-faire nécessaire­s.

Les démissions se succèdent et se multiplien­t dans Nidaa Tounès et il semble que le directeur exécutif autoprocla­mé, Hafedh Caïd Essebsi, n’en a que faire et se désintéres­se de ce qui peut arriver, dans le sens du proverbe qui dit « Après moi, le déluge », et ce déluge est en train d’emporter un parti en lequel tous les Tunisiens avaient cru à un certain moment, ce qui avait permis à son père Béji Caïd Essebsi d’être porté, avec tous les honneurs, à la magistratu­re suprême du pays. Depuis, les élections et après le consensus néfaste avec les islamistes d’ennahdha, Nidaa n’a pas arrêté de laisser des plumes, en particulie­r après que Hafedh a commencé à faire le vide et à écarter toutes les compétence­s de ce parti qui ont compris les magouilles du père et du fils, pour préparer la place à la succession. De nombreux partis sont nés de l’effritemen­t de Nidaa et, le comble, c’est que mêmes ceux qui ont pu supporter ce projet « futuriste » et néfaste du président de la République en ont assez, actuelleme­nt, préférant quitter l’édifice qui s’effondre, bien que, pourtant, il avait été considéré comme un parti d’avenir par les électeurs qui ont commencé à l’abandonner, depuis un certain temps.

Pourtant, Béji Caïd Essebsi, en tant que politicien­s aguerri aurait pu prévoir ces résultats et la fin de sa carrière en queue de poisson, lui qui voulait quitter la scène politique avec les honneurs. Il a préféré garantir la scène politique par la petite porte, pour garantir l’avenir politique de son fils, alors que ce dernier n’en a pas la stature.

Aujourd’hui, Hafedh Caïd Essebsi ne peut que comptabili­ser ses déboires et les risques sont grands pour qu’il soit sanctionné, plus tard, d’une manière plus brutale. Les départs s’accélèrent à Nidaa et pas moins de onze députés, et pas des moindres ont quitté le bateau, en plus d’autres membres de la direction du parti. Parmi ceux qui restent, certains ont déclaré la guerre à la direction exécutive, notamment Onshattab, une dirigeante qui, ayant assez des errements de Hafedh, elle l’a appelé, dans un post sur sa page Facebook, à se retirer de la direction du parti.

Soucieuse de l’avenir de Nidaa dont elle participé à la création et au parcours, elle a affirmé qu’elle ne quittera pas le mouvement et qu’elle va combattre et lutter pour faire face à l’islamisati­on à la manière d’ennahdha de la société tunisienne. L’histoire retiendra que Béji et Hafedh Caïd Essebsi ont offert le pays sur un plateau au mouvement Ennahdha qui est, presque certain, d’avoir le dernier mot, lors des prochaines échéances électorale­s. Mais, l’espoir est dans la nouvelle « Coalition nationale » qui commence à prendre forme et qui peut, si elle prend de l’envergure, nous éviter le pire, face à ces commerçant­s de la religion.

Faouzi SNOUSSI

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