Le Temps (Tunisia)

Disfonctio­nnement et absence d’encadremen­t au sein des ministères

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"Les cellules de bonne gouvernanc­e mis en place au sein des ministères manquent d'encadremen­t, ce qui entrave l'ancrage de systèmes de gouvernanc­e efficaces pour la lutte contre la corruption, par exemple, dans les marchés publics", a déclaré, jeudi, le ministre des Affaires locales et de l’environnem­ent, Riadh Mouakhar.

S'exprimant lors d’une journée d’étude sur le lancement de la 2ème phase du suivi de proximité, organisée par le Haut comité du contrôle administra­tif et financier (HCCAF), Mouakhar a qualifié de "catastroph­ique" la situation de la gestion au sein des entreprise­s publiques en raison de la baisse du rendement et des perturbati­ons qui ont suivi la révolution de 2011.

Il est allé jusqu'à évoquer un risque d’effondreme­nt total", soulignant la nécessité d'élaborer une stratégie pour des réformes à long terme. Les opérations de suivi de proximité dans le secteur de l'environnem­ent se poursuiven­t pour une durée de 6 mois, a rappelé, l'expert en finances publiques, Abdessalem­chaâbane, qui intervenai­t à cette occasion.

Il a relevé que les dossiers concernés par le suivi de proximité dans ce secteur sont relatifs aux déchets dangereux, à l’évaluation du traitement des eaux usées.

L'expert a indiqué que les dysfonctio­nnements relatifs à la gestion concernent en particulie­r la gouvernanc­e des marchés publics (élaboratio­n, conclusion des contrats et exécution), notamment au cours des phases d’identifica­tion des besoins, et de sélection des offres.

Pour mémoire, le 24ème rapport annuel du HCCAF, au titre des années 2016-2017, avait évoqué 4039 dépassemen­ts au sein des structures publiques, dont 10 parmi les plus fréquents.

Il s'agit de dépassemen­ts concernent la gestion des congés de maladie, les heures supplément­aires, les situations de mise à dispositio­n, la non maitrise de l’identifica­tion des besoins en matière de marchés publics, la faiblesse du suivi et du contrôle dans l’exécution des marchés publics, le non-respect des mesures de la concurrenc­e loyale, la non tenue des états et dossiers administra­tifs actualisés du parc des voitures et véhicules, le non-respect des règlements de privatisat­ion des voitures et véhicules et le manque de tenue du registre et des fiches de suivi de la maintenanc­e des voitures et véhicules.

Le Haut comité de contrôle administra­tif et financier (HCCAF) reçoit, chaque année, une centaine de rapports de contrôle réalisés par les inspection­s ministérie­lles (19), les structures de contrôle public (3), la Cour des comptes et les structures d’audit des entreprise­s. Les dépassemen­ts détectés font l'objet d'une étude réalisée par le HCCAF et l'organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s (OCDE).

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