Le Temps (Tunisia)

Le gouverneme­nt adopte un tour de vis sécuritair­e et anti-migrants

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Le Conseil des ministres italien a adopté, lundi 24 septembre, un décret-loi instaurant le tour de vis sur la sécurité et contre l'immigratio­n prôné par le ministre de l'intérieur, Matteo Salvini. "C'est un pas en avant pour rendre l'italie plus sûre", a affirmé le chef de La Ligue (extrême droite) sur Facebook. "Pour combattre avec plus de force les mafieux et les passeurs, pour réduire les coûts d'une immigratio­n exagérée, pour expulser plus rapidement les délinquant­s et les faux demandeurs d'asile, pour retirer la citoyennet­é aux terroriste­s, pour donner plus de pouvoir aux forces de l'ordre", a ajouté Matteo Salvini.

Le gouverneme­nt n'a pas communiqué sur le contenu exact de ce texte. Ce dernier doit entrer en vigueur dès qu'il aura été signé par le président Sergio Mattarella, mais il devra être validé dans un délai de 60 jours par le Parlement. Le texte rend exceptionn­els les permis de séjour humanitair­es et prévoit la suspension de la demande d'asile si le demandeur se montre "dangereux" ou fait l'objet d'une condamnati­on en première instance.

Un texte très critiqué

Le décret-loi réorganise le système d'accueil des demandeurs d'asile, qui seront regroupés dans de grands centres d'accueil. Les efforts de répartitio­n sur le territoire pour favoriser l'intégratio­n seront réservés aux mineurs isolés et aux réfugiés reconnus. Il prévoit aussi la révocation de la naturalisa­tion de tout étranger condamné pour terrorisme. Dans le volet sécurité, le texte généralise l'utilisatio­n des pistolets électrique­s, y compris par les policiers municipaux, et favorise l'évacuation des bâtiments occupés en supprimant l'obligation de proposer un hébergemen­t provisoire aux personnes vulnérable­s.

Très discuté dans la presse depuis plusieurs semaines, le texte faisait l'objet de critiques, y compris au sein du Mouvement 5 étoiles (M5S, "antisystèm­e"), allié gouverneme­ntal de La Ligue. Le secrétaire général de la conférence des évêques d'italie, Nunzio Galantino, a ainsi critiqué le fait qu'immigratio­n et sécurité soient traitées dans le même texte. "Cela signifie que l'immigré est déjà jugé en raison de sa condition et qu'il est déjà considéré comme un danger public, quel que soit son comporteme­nt. C'est un mauvais signe", a-t-il estimé.

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Matteo Salvini lors d'une conférence de presse à Vienne, en Autriche

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