Le Temps (Tunisia)

Réunion pour préserver l’accord sur le nucléaire iranien

-

Les Etats signataire­s l’accord sur le programme nucléaire iranien qui en sont toujours parties prenantes sont convenus, à l’onu, de poursuivre leurs efforts pour maintenir les échanges commerciau­x avec Téhéran, malgré le rétablisse­ment des sanctions américaine­s.

Donald Trump a dénoncé en mai l’accord de Vienne conclu en juillet 2015 par l’iran et le groupe dit P5+1 (Etats-unis, Russie, Chine, France, Grandebret­agne et Allemagne) et a ouvert la voie au rétablisse­ment progressif des sanctions américaine­s. Dans un communiqué commun publié à l’issue de la réunion, Grande-bretagne, Chine, France, Allemagne, Russie et Iran se disent déterminés à poursuivre les échanges commerciau­x et annoncent la création d’un mécanisme de paiement. «Conscients de l’urgence et de la nécessité d’obtenir des résultats tangibles, les participan­ts ont salué les propositio­ns pratiques visant à maintenir et développer les canaux de paiement, notamment l’initiative d’instaurer une structure ad hoc (SPV) pour faciliter les paiements liés aux exportatio­ns iraniennes, dont le pétrole», est-il écrit dans le communiqué. Beaucoup doutent toutefois de la possibilit­é d’entretenir des relations commercial­es avec Téhéran, alors qu’un nouveau train de sanctions américaine­s doit entrer en vigueur le 4 novembre.

Selon plusieurs diplomates européens, l’idée est de créer un système de troc similaire à celui utilisé par l’union soviétique durant la Guerre froide, afin d’échanger du pétrole iranien contre des produits européens sans transactio­ns financière­s.

«Montrer que la porte ne se ferme pas»

L’objectif serait de contourner en toute légalité les sanctions américaine­s, qui peuvent être étendues aux entreprise­s étrangères qui font des affaires avec l’iran. La décision de créer une telle entité a été prise et des experts techniques vont se réunir pour en définir les contours, a déclaré la porte-parole de la diplomatie européenne. «Cela signifie que les Etats membres de L’UE vont créer une entité juridique pour faciliter les transactio­ns financière­s licites avec l’iran, ce qui permettra aux sociétés européenne­s de continuer à commercer avec l’iran conforméme­nt aux règlements de L’UE. Cela pourrait s’étendre à d’autres partenaire­s dans le monde», a expliqué Federica Mogherini.

De nombreux diplomates et observateu­rs ne croient toutefois pas à la capacité de cette entité à contrecarr­er les sanctions américaine­s, notamment parce que Washington pourrait les adapter afin d’interdire de telles opérations. L’UE peine à trouver les outils juridiques nécessaire­s pour protéger les compagnies européenne­s des sanctions américaine­s qui seront rétablies en novembre et qui visent à étouffer les exportatio­ns de pétrole iranien.

Signe de ses difficulté­s, Bpifrance a dit avoir suspendu ses travaux visant à créer un dispositif d’accompagne­ment des exportatio­ns françaises à destinatio­n de l’iran.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia