Le Temps (Tunisia)

Macron évoque les grands dossiers africains

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Pour son deuxième passage en tant que président français à la tribune de l’assemblée générale de L’ONU, Emmanuel Macron s’est lancé dans un discours fleuve pour se poser en défenseur du multilatér­alisme et en champion de l’alliance avec l’afrique. Il avait promis à Ouagadougo­u ne pas se poser en donneur de leçons avec le continent, mais il l’a fait avec le reste du monde.

« Face à certaines crises, nous devons repenser notre organisati­on avec les organisati­ons régionales et tout particuliè­rement avec l’union africaine. Face à ces crises, ce sont les troupes africaines qui sont les plus à même d’intervenir rapidement et avec efficacité. Ce sont aussi celles qui sont le plus directemen­t concernées par un rétablisse­ment de la stabilité. » Propos signés Emmanuel Macron à L’ONU.

« Nous devons faire toute sa place à l’afrique, estime le président français, pour que son rôle soit moteur et central dans la recomposit­ion du système internatio­nal. » L’une des raisons invoquées par le chef de l’etat ? Ce serait sur le continent africain que l’on retrouve « les plus grands défenseurs du multilatér­alisme », assure-t-il, en référence à la vision des relations internatio­nales qu’il défend.

« Parce que n’oubliez jamais que les génocides qui ont fait que vous êtes là aujourd’hui », a hurlé Emmanuel Macron à la tribune de l’assemblée générale ce mardi, sont notamment dus au délitement du droit internatio­nal. Et de citer le droit des peuples à choisir leurs propres dirigeants, ou la défense des droits de l’homme contenue dans la Déclaratio­n universell­e de 1948.

Libye, G5 Sahel, lac Tchad... Macron sur tous les fronts

Le chef de l’etat français dit vouloir défendre le multilatér­alisme en Libye, pays qui « devient le terrain de confrontat­ions des influences étrangères » selon lui. Il fait référence à l’engagement pris à Paris par les acteurs libyens d’organiser rapidement des élections et appelle à ce que ce processus soit engagé sous l’égide des Nations unies, en partenaria­t avec l’union africaine.

Emmanuel Macron a aussi plaidé pour un soutien aux solutions régionales africaines - G5 Sahel, force multinatio­nale mixte des pays du bassin du lac Tchad... « Nous devons soutenir cette initiative de l’union africaine pour une meilleure coopératio­n » avec L’ONU, insiste-t-il. Education, climat, migrations, inégalités, le président français dit vouloir être à la pointe de tous les combats.

Et pour ce faire, il faut revoir selon M. Macron le « modèle historique » des opérations de maintien de la paix. Son constat : « Nous assistons aujourd’hui à des théâtres où nous avons des opérations des Nations unies qui n’ont ni le mandat ni les capacités d’imposer la paix, mais qui bénéficien­t du plein soutien internatio­nal, et de l’autre côté, des opérations africaines aux mandats robustes, mais qui ont toutes les peines du monde à mobiliser quelque soutien. »

Sa suggestion : « Il est de notre intérêt d’accompagne­r les réformes engagées par l’union africaine pour progresser vers une prise en charge par les Africains de leur sécurité collective. Cela implique d’avancer ensemble vers un financemen­t prévisible des opérations africaines. » Car aux yeux de numéro un français, la « dichotomie » actuelle crée « une concurrenc­e inutile et inefficace ».

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