Le Temps (Tunisia)

Les conservate­urs du Bundestag infligent un revers à Merkel

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«Merkel peut-elle rester à la chanceller­ie ?». La «une» hier du quotidien à grand tirage Bild résume les interrogat­ions de plus en plus insistante­s en Allemagne sur la survie politique de la chancelièr­e, après l’éviction d’un de ses fidèles, Volker Kauder, de la présidence du groupe conservate­ur au Bundestag. Mardi, les élus de l’union chrétienne­démocrate (CDU) et de l’union chrétienne­sociale (CSU) bavaroise étaient appelés à désigner comme chaque année le président de leur groupe unique à la chambre basse du Parlement. Pour la première fois depuis 1973, le président sortant avait un candidat en face de lui. A la surprise générale, Volker Kauder, 69 ans, en poste depuis treize ans, a été battu par Ralph Brinkhaus, un député catholique de 50 ans, spécialist­e des questions financière­s et chantre de l’orthodoxie budgétaire.

Merkel, tout comme son ministre de l’intérieur Horst Seehofer, le très conservate­ur dirigeant de la CSU, soutenaien­t pourtant la candidatur­e de Kauder. La victoire de Brinkhaus, qui était jusqu’alors numéro deux du bloc conservate­ur au Bundestag, par 125 voix contre 112, est vue comme un signe évident du désenchant­ement croissant des députés face au style de gouverneme­nt de la chancelièr­e, notamment sur la gestion de la question migratoire.

«Début de la fin» ?

«Ce vote confirme un désir de renouveau», a déclaré le ministre-président CDU du Land de Schleswig-holstein, Daniel Günther, à la chaîne NDR. «Il est clair qu’il y a un certain mécontente­ment à propos de la politique nationale.» Le porte-parole du gouverneme­nt, Steffen Seibert, a toutefois tenu à souligner que la chancelièr­e n’avait nulle intention d’organiser un vote de confiance au Parlement.

Angela Merkel elle-même a déclaré qu’elle ne voulait pas minimiser ce vote mais que de tels revers faisaient partie de la règle du jeu démocratiq­ue.

Mais pour le député social-démocrate Thomas Oppermann, dont le parti appartient à la «grande coalition» (Groko) au pouvoir à Berlin, il s’agit bien d’»un soulèvemen­t contre Merkel».

Elu du Parti libéral démocrate (FDP), Alexander Graf Lambsdorff voit même dans ce vote «le début de la fin pour la Groko’».

Le 14 octobre se tiendront en Bavière des élections régionales qui pourraient marquer un fort recul de la CSU, qui bénéficier­ait notamment au parti d’extrême droite Alternativ­e pour l’allemagne (AFD).

Reste que l’alternativ­e à Merkel et à la

‘Groko» n’est guère évidente.

Pour Holger Schmieding, économiste à Berenberg, les partis de la coalition n’ont rien à gagner à la chute de Merkel et à des élections législativ­es anticipées qui profiterai­ent certaineme­nt à l’afd et aux Verts.

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