Le Parti conservateur tient congrès
Le Parti conservateur de Theresa May tient sa conférence annuelle à partir d’aujourd’hui dans un climat de profonde division sur le plan de sortie de l'union européenne de la Première ministre britannique.
Theresa May apparaît fragilisée pour cette conférence qui se tient jusqu'au 3 octobre à Birmingham, dans le centre de l'angleterre. Son poste pourrait s'en trouver menacé.
A six mois du Brexit, prévu le 29 mars 2019, Theresa May ne cache pas que les négociations pour conclure un accord accompagnant le divorce d'avec L'UE sont dans une impasse.
Pour la chef des Tories, seul son plan de sortie de L'UE, dit de "Chequers", du nom de la résidence de campagne des chefs de gouvernement britanniques où elle l'a présenté cet été, est la seule option viable. Mais les dirigeants européens estiment certaines des propositions de Chequers inacceptables. En outre, de nombreux parlementaires conservateurs britanniques ont menacé de voter contre un accord qui serait basé sur le projet de Theresa May. Un Conseil européen informel la semaine dernière à Salzbourg en Autriche s'est soldé par un rejet des propositions de Theresa May. Pour les chefs d'etat et de gouvernement des 27 autres pays de L'UE, le plan Chequers ne parviendra pas à résoudre le problème de la frontière terrestre de l'irlande du Nord, province britannique qui restera dans le Royaumeuni, avec la République d'irlande, qui elle fait partie de L'UE - et de la zone euro.
Dans une interview au quotidien The Sun de samedi, le secrétaire britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, déclare que la question irlandaise est utilisée par certains membres de la Commission européenne "à des fins politiques", tout en se disant ouvert à des propositions de ses confrères européens.
"Vassalité forcée"
"Je pense qu'ils veulent un accord", a-t-il déclaré. "Nous ne prétendons pas qu'il n'y a pas d'autres propositions que nous examinerions. Mais nous avons besoin de réponses crédibles pour les propositions que nous avons établies, ou d'alternatives crédibles, et nous ne les avons pas encore vues." Boris Johnson, principal défenseur d'un Brexit dur et qui a démissionné du Foreign Office début juillet sur la question du Brexit, a appelé à un accord de libre-échange avec L'UE inspiré de celui avec le Canada, affirmant que les propositions actuelles laisseraient la Grande-bretagne en "vassalité forcée" à L'UE.
Favori des bookmakers pour succéder à Theresa May, il a toutefois refusé de dire s'il se voyait en tombeur de la Première ministre.
Si Theresa May et son gouvernement continuent à dire qu'ils croient en la possibilité de conclure un accord définitif d'accompagnement du Brexit, ils soulignent aussi qu'une absence d'accord est préférable à un mauvais accord.
Le constructeur japonais Toyota a déclaré hier qu'un départ du Royaume-uni de L'UE sans accord affecterait sa production et que des emplois risquent d'être menacés.
D'autres constructeurs automobiles ayant des usines au Royaume-uni, dont BMW, Mclaren et Honda, ont déclaré avoir mis en place des plans d'urgence, tels que la certification des modèles dans L'UE, la réorganisation des calendriers de production et le stockage des pièces.
Jaguar Land Rover, premier constructeur automobile britannique, a prévenu qu'il ne savait pas si ses usines pourraient fonctionner dans six mois.
"Le fardeau supplémentaire des coûts d'importation et d'exportation ajouterait des coûts permanents à nos activités", a déclaré Marvin Cooke, le patron de l'usine de Toyota à Burnaston, qui produit 144.000 véhicules par an. "Cela risque de réduire notre compétitivité. Malheureusement, je pense que le nombre de voitures fabriquées au Royaume-uni s'en trouvera réduit et que cela coûtera des emplois".