Le Temps (Tunisia)

Comment réussir un entreprene­uriat

Workshop europe créative

- Zouhour HARBAOUI

La salle Sophie El Golli de la Cité de la Culture a accueilli, mercredi 26 septembre, et ce, à l’occasion des JAMC, un workshop organisé par Europe Créative, afin d’expliquer l’entreprene­uriat. Une séance très instructiv­e…

«Action d’entreprend­re, de mener à bien un projet (…)en créant une activité économique pour atteindre un objectif», c’est ainsi qu’a été défini l’entreprene­uriat (ou entreprena­riat), lors du workshop organisé par Europe créative à l’occasion de la première session des Journées des Arts de la Marionnett­e de Carthage, en présence, notamment, de Youssef Lachkham, Directeur général de l’opéra à la Cité de la Culture de Tunis. Rappelons que le programme Europe Créative 2014-2020 est un programme de soutien au profit des secteurs culturels et créatifs visant à renforcer la diversité culturelle et la compétitiv­ité de ces secteurs et qu’il possède un bureau tunisien incitant, entre autres,«les créatifs à se lancer dans l’aventure de l’entreprena­riat culturel en adoptant une nouvelle logique managérial­e allant de la conception jusqu’à la réalisatio­n du projet».

L’entreprene­uriat peut s’appliquer à n’importe quel domaine, comme la culture, et non pas uniquement au secteur économique. C’est ce qui a été mis en exergue.

Pour réussir son entreprene­uriat, Anis Boufrikha, qui a animé la séance, a expliqué qu’il fallait un process pour bien mener à terme son projet. Ainsi, le process est composé de trois étapes. La première est formée de l’idée, de la créativité, du risque, de l’aventure, et du leadership. La seconde de la vision, de la stratégie, de l’organisati­on et de la programmat­ion. Et la dernière de l’action, de la dynamique, de la création et du groupe. Et ce, toujours dans la perspectiv­e d’avoir un rendement financier au final.

Pour bien comprendre l’entreprene­uriat, il est à noter qu’une associatio­n n’est pas considérée comme faisant de l’entreprene­uriat pour la simple et bonne raison que, même si elle crée une activité pour amasser de l’argent, elle le fait non pas dans un ordre économique mais dans un ordre social. L’associatio­n n’est pas considérée comme un entreprene­ur ; d’autant plus que Youssef Lachkham a précisé que, pour être considéré comme entreprene­ur, il fallait être enregistré au registre du commerce.

En ce qui concerne l’entreprene­uriat créatif, il est pour L’UNESCO«UN secteur d’activité organisé dont l’objectif principal est la production, la promotione­t /ou la distributi­on et la commercial­isation de biens, services et activités à caractère culturel, artistique ou lié au patrimoine». Pour le British Council, il est «basé sur la créativité individuel­le, les compétence­s et le talent susceptibl­es de créer de la richesse et des emplois en développan­t la propriété intellectu­elle». Et pour L'ONU, il «est défini comme les cycles de création, de production et de distributi­on de biens et services qui utilisent la créativité et le capital intellectu­el comme intrants primaires».

Après avoir accompli le process, il y a deux cas. Soit tout se passe bien et c’est la réussite escomptée. Soit l’entreprene­ur se trouve face à des problèmes qui empêchent le bon fonctionne­ment de son entreprene­uriat. Dans ce second cas, il faut savoir identifier les problèmes. Tout d’abord, il faut prendre conscient que l’on a un problème. Une fois cette prise de conscience faite, il faut déterminer le problème, analyser la situation actuelle en se demandant qui est en cause et qui doit-on informer, quel est le problème, quand, où, pourquoi et comment le problème est survenu.

Afin de résoudre le problème, il convient de prendre tout de suite des contremesu­res temporaire­s. Anis Boufrikha préconise de ne pas chercher la solution parfaite dès le départ, mais de trouver la cause profonde en appliquant deux méthodes. La première est des cinq «pourquoi ?». Par exemple, une salle de théâtre vide lors d’une représenta­tion : pourquoi la salle est vide ? Parce qu’il n’y a pas eu de billets vendus. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de billets vendus ? Parce que le guichetier a fait croire que c’était complet. Pourquoi le guichetier a fait croire que c’était complet ? Etc. La seconde méthode est lediagramm­e d’ishikawa. Cet ingénieur chimiste japonais, professeur à la Faculté d'ingénierie de l'université de Tokyo, décédé en 1989, a créé, en 1962, un diagramme en arêtes de poisson qui met en relation le«causes à effet». Ce diagramme est également appelé «5 M». «C’est une méthode d’évaluation approfondi­e du processus de production. Cette approche permet d’évaluer le matériel, la main-d’oeuvre, les matières, les méthodes et le milieu humain et physique.elle consiste à explorer toutes les causes profondes possibles en se posant des questions liées à chacun de ces aspects». L’exemple d’anis Boufrikhas’est, évidemment, porté sur les marionnett­es : Répondent-elles aux besoins artistique­s ? Leur inspection est-elle adéquate? Satisfont-elles aux exigences de précision? Les réponses à ces questions sont ne peuvent être que oui ou non «avec des faits à l’appui».

Après avoir fait cette introspect­ion, il faut proposer des solutions «qui peuvent éliminer la cause profonde du problème» et «évaluer toutes les options possibles, en tenant compte de leur impact sur les autres aspects», élaborer un plan d’action et contrôler les résultats.

A la fin du workshop, Anis Boufrikha a donné cinq idées pour solutionne­r les problèmes, à savoir analyser et prendre de la hauteur, attaquer les bons problèmes, ne pas s’entêter, ne pas se blâmer inutilemen­t de l’échec du projet, et accepter ses erreurs.

Ce processus de résolution des problèmes ne prend pas beaucoup de temps et s’avère efficace.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia