Pour contrer les ingérences extérieures, L’ONU sollicitée d’intervenir directement
La dégradation de la situation sécuritaire en Libye rend difficile la tenue des élections le 10 décembre comme prévu par le déjà contesté calendrier adopté à Paris. C’est ce que l’émissaire de L’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a déclaré hier à la presse précisant qu’il reste énormément à faire dans ce pays où la violence persistante a engendré des retards dans le processus électoral. Son diagnostic a été corroboré par le ministre libyen des Affaires étrangères Mohamed Siala qui a souligné que la priorité doit être accordée au retour à la sécurité et à la stabilité.
Pour ce faire, le chef de la diplomatie libyenne a préconisé au nom de son gouvernement que L’ONU convertisse la Minul qui est une mission politique spéciale de l’organisation en une mission d’appui à la sécurité et à la stabilité en Libye. Ce qui signifie en clair que les autorités libyennes internationalement reconnues demandent l’implication de L’ONU et son concours militaire à leur côté pour faire respecter l’accord de cessez-le-feu entre les factions libyennes combattantes conclu sous la houlette de son émissaire Ghassan Salamé dont il a salué les efforts. En faisant cette demande dont il a souhaité qu’elle soit entérinée par L’ONU, le ministre libyen des Affaires étrangères a de la sorte visé l’objectif de faire échec aux parties étrangères qui s’acharnent sournoisement à dessaisir l’organisation internationale de la mission de pilotage du processus devant ramener la paix en Libye. Derrière les violences dont la Libye a été le théâtre ces dernières semaines et dont il faut craindre malheureusement la récidive, il y a ce que tout le monde a compris les manigances de parties étrangères en rivalité sur le devenir de ce pays que chacune entrevoit comme devant être confié aux factions politiques et militaires en conflit à même de faire prévaloir les intérêts qu’elles estiment y avoir respectivement. Que L’ONU consente à s’impliquer effectivement en Libye pour rétablir sécurité et stabilité sans lesquelles il est utopique d’envisager l’organisation d’élections refondatrices du pouvoir et des institutions du pays, n’est certainement pas pour contrarier l’algérie. Notre pays plaide en effet avec insistance et constance en faveur de l’unicité d’une démarche internationale sur le dossier libyen dont L’ONU doit être le manager.
Tous les efforts que la diplomatie algérienne a déployés auprès des parties libyennes en conflit et dans les forums et réunions consacrés à la recherche d’une sortie de crise pour la Libye ont consisté à essayer de faire prévaloir cette démarche en appuyant ceux de L’ONU sans tenter d’en faire prévaloir une autre comme s’ingénient à le faire les parties régionales ou extrarégionales qui par leurs ingérences entendent se faire reconnaître le droit exclusif de regard sur la solution qui devrait mettre fin à la crise libyen et au conflit armé qui en a découlé.