Vache qui rit…
Forcément, à force de se tenir les côtes, et à se fendre la pêche comme une baleine devant ce qui se passe dans le pays et qui la laisse hilare, la vache est passée du rire sympathique au rire névrotique. Après, il n’a plus été possible de contrôler la situation. Aux dernières nouvelles, elle aurait basculé dans un «délirium-trémens» dans sa phase la plus extrême, qui l’aurait conduite aux portes de la folie. Elle n’a pas hésité une seconde : elle s’y est engouffrée allégrement. Dommage! Nous la préférions de loin, quand elle s’esclaffait sur nos tartines. Elle nous donnait la pêche!
Un cas de vache folle en Tunisie? Lorsque les uns confirment les autres infirment. Comme on a l’habitude, l’on choisit d’en rire plutôt qu’en pleurer. Notre si belle, si fière, si douce Tunisie…
Un sursaut: l’espoir est salvateur. Et pour dire vrai, il existe. Mais s’il existe, c’est parce qu’existe en Tunisie une jeunesse, rétive à tous les embrigadements. Et qui fait de la résistance sans s’afficher sur les plateaux. A l’instar de ces jeunes médecins tunisiens, qui ont décidé de partir faire du bénévolat au Yémen. Par solidarité. Et sans calculs.
Cette jeunesse-là justement, elle force l’admiration. Et elle force notre respect. Car, lorsque tous les indicateurs sont au rouge, et que le pays traîne la savate, affiche une mine hagarde, et peine à remonter la pente, c’est elle qui se porte à son secours, en montrant une détermination extrême à transcender toutes les difficultés en place pour se surpasser. Et le porte à son tour sur ses frêles épaules. Frêles ? En apparence seulement. Cette jeunesse qui constitue l’avenir de la Tunisie et son devenir, est solide. Il pourra s’appuyer sur elle. Elle sera son viatique…