Téhéran applaudit la "grande initiative" européenne
Le président iranien Hassan Rohani a salué hier la «grande initiative» prise par l’union européenne pour permettre la poursuite des échanges commerciaux, malgré le rétablissement des sanctions américaines. Le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, interrogé par la BBC, a quant à lui jugé les efforts européens «meilleurs que prévu».
Donald Trump a dénoncé en mai l’accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien et a ouvert la voie au rétablissement des sanctions levées après sa conclusion, qui doivent être étendues aux partenaires commerciaux de Téhéran. Une première salve de mesures a été rétablie en août; d’autres suivront début novembre.
Les signataires européens de l’accord de Vienne, qui cherchent à sauver ce Plan d’action global commun, ont proposé la semaine dernière l’instauration avant novembre d’un «véhicule à usage spécial» (SPV) pour poursuivre les échanges commerciaux avec la République islamique.
«Pour maintenir les relations financières et monétaires en Iran, l’europe a constitué un organe spécial (...) L’europe a pris une grande initiative», s’est félicité Hassan Rohani, cité par l’agence de presse Tasnim. Le projet a, selon lui, rendu «furieux» le président américain.
L’idée européenne est de créer un système de troc - comparable à celui utilisé par l’union soviétique durant la Guerre froide pour échanger du pétrole iranien contre des produits européens sans transactions financières.
Il ne s’agit pas d’un «programme pétrole contre nourriture», a souligné lundi Bahram Qasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, évoquant le dispositif de l’onu mis en place en 1996 pour permettre à la population irakienne d’échapper aux pénuries dues à l’embargo international.
La Cour internationale de justice (CIJ), organe judiciaire des Nations unies, a ordonné mercredi aux Etats-unis de s’assurer que leurs sanctions n’affectent pas la situation humanitaire en Iran.