Le Temps (Tunisia)

Fragilisée, Theresa May promet des lendemains qui chantent

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De plus en plus menacée par les siens, la Première ministre britanniqu­e Theresa May a promis hier aux délégués du congrès du Parti conservate­ur, réunis à Birmingham, des lendemains qui chantent après le Brexit.

Moins d’une heure avant qu’elle ne prenne la parole, le député conservate­ur James Duddridge a annoncé avoir saisi le groupe parlementa­ire tory pour obtenir sa démission.

«J’ai demandé à May de partir, nous avons besoin d’un dirigeant fort et capable de concrétise­r le Brexit», a déclaré l’élu, ajoutant qu’il avait saisi le Comité 1922 qui regroupe les députés tories à la Chambre des communes. Si quarante-sept parlementa­ires conservate­urs imitent Duddridge, un vote devra être organisé au sein du groupe pour confirmer ou démettre Theresa May. «Theresa May n’est pas la bonne personne, Boris Johnson hier était stimulant», a estimé James Duddridge.

Johnson, ancien ministre des Affaires étrangères, qui a pris la parole mardi à Birmingham, a violemment critiqué le «plan de Chequers» mis au point en juillet sur le Brexit, le qualifiant de scandale constituti­onnel dont l’applicatio­n aboutirait à humilier le Royaumeuni.

Pour beaucoup d’observateu­rs, et bien qu’il ait appelé officielle­ment à soutenir May, Boris Johnson a clairement dévoilé, par la violence de son discours, son ambition de la remplacer à la tête des tories.

Au dernier jour du congrès, Theresa May a pourtant reçu un accueil chaleureux, au son de la chanson du groupe ABBA «Dancing Queen» et esquissant des pas de danse, sous le signe de l’autodérisi­on après sa calamiteus­e prestation de l’an dernier.

Dans un discours d’un peu plus d’une heure, ponctué d’applaudiss­ements, elle a appelé le parti à se rassembler derrière le plan de Chequers qui sera selon elle profitable au Royaume-uni - mais que l’union européenne a en partie rejeté.

«Le meilleur est à venir»

«Ne laissez personne vous dire que nous n’avons pas ce qu’il faut: nous avons tout pour réussir», a-t-elle dit. «Je crois passionném­ent que le meilleur est à venir et que l’avenir est plein de promesses.»

«Mais si nous allons tous dans des directions différente­s à la poursuite de ce que nous jugeons être le Brexit parfait, nous risquons de ne pas avoir de Brexit du tout», a-t-elle ajouté à l’adresse des «Brexiters» purs et durs qui lui reprochent une trop grande complaisan­ce envers Bruxelles.

Elle s’est livrée à une attaque en règle du Parti travaillis­te de Jeremy Corbyn, qu’elle a accusé d’aller chercher son inspiratio­n au Kremlin et dont le programme, a-t-elle dit, signifiera­it plus d’impôts et une croissance en berne.

«Mon rôle, en tant que Première ministre, est de faire ce que je juge être dans l’intérêt national. Cela veut dire deux choses: d’abord, respecter le résultat du référendum (de juin 2016 sur le Brexit). Ensuite, parvenir à de bonnes relations avec nos voisins, après notre départ, en matière de commerce et de sécurité», a expliqué Theresa May. Ce discours a apparemmen­t été bien accueilli par le parti conservate­ur. Le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt a salué «un remarquabl­e discours prononcé avec humour et passion, ferme dans son propos clair et plein de conviction». Pour le ministre du Brexit, Dominic Raab, il ne fait guère de doute que Theresa May sera encore présente l’an prochain au congrès du parti, et toujours à sa tête.

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