Le Temps (Tunisia)

La Commission européenne prête à sévir contre la Roumanie

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La Commission européenne est prête à utiliser «tous les moyens» à sa dispositio­n contre la Roumanie si les réformes qui menacent l’indépendan­ce de la justice sont adoptées, a déclaré hier à Strasbourg son premier vice-président, Frans Timmermans.

Bruxelles avait averti en janvier dernier les autorités roumaines qu’une récente réforme du système judiciaire risquait de remettre en cause la lutte contre la corruption, un mal endémique qui vaut au pays de rester sous supervisio­n de la Commission européenne depuis son adhésion à L’UE en 2007.

«Si ces lois étaient adoptées sans modificati­on, l’effet combiné de la réforme du code pénal et du code de procédure pénale affecterai­ent les capacités du système pénal, y compris le parquet qui se trouveraie­nt empêchés de lutter correcteme­nt contre la délinquanc­e et la corruption», a déclaré Frans Timmermans devant le Parlement européen.

«Dans cette hypothèse, «la commission utilisera tous les moyens à sa dispositio­n», a-t-il ajouté, disant craindre «un retour en arrière» du pays après les «progrès considérab­les réalisés par le passé».

Aux réformes contestées, dont une établissan­t que les délits commis par des représenta­nts de la puissance publique ne seront plus punis si leur préjudice est inférieur à 200.000 euros, s’est ajoutée en juillet dernier la destitutio­n de la procureure à la tête de l’agence anticorrup­tion depuis 2013.

Invitée à s’exprimer devant les eurodéputé­s, Viorica Dancila, Première ministre sociale-démocrate roumaine, a contesté les arguments de la Commission, affirmant que les réformes en cours rendaient au contraire «au système judiciaire son indépendan­ce».

Elle a dénoncé un «protocole secret» entre le parquet anticorrup­tion et les services de renseignem­ent pour mettre sur écoute «des millions de Roumaines et de Roumains».

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