Deux américains et un Britannique lauréats
Le prix Nobel de chimie 2018 a été attribué hier à l’américaine Frances H. Arnold, à son compatriote George P. Smith et au Britannique Gregory P. Winter pour leurs recherches sur la production d’enzymes et d’anticorps à l’aide de l’évolution dirigée, a annoncé l’académie royale des sciences.
Les lauréats ont été «inspirés par la puissance de l’évolution et ont utilisé les mêmes principes de changement génétique et de sélection pour développer des protéines qui résolvent les problèmes chimiques de l’humanité», a déclaré l’académie dans un communiqué.
Frances Arnold recevra la moitié de la dotation de neuf millions de couronnes suédoises (870.000 euros) et les deux autres chercheurs se partageront l’autre moitié. L’américaine est la cinquième femme à obtenir cette distinction et la deuxième lauréate d’un prix Nobel cette année, après la Canadienne Donna Strickland, qui a partagé mardi celui de physique avec l’américain Arthur Ashkin et le Français Gérard Mourou.
Ses recherches sur les enzymes - des protéines capables de catalyser des réactions chimiques - ont ouvert la voie à la production de substances chimiques et de produits pharmaceutiques plus efficaces. George Smith a quant à lui développé une méthode consistant à inoculer un virus à des bactéries pour leur faire sécréter certaines protéines. Gregory Winter a utilisé la même méthode pour l’évolution dirigée des anticorps, dans le but de produire de nouveaux produits pharmaceutiques. L’humira, également appelé adalimumab, commercialisé en 2003, a été le premier anticorps thérapeutique produit à l’aide de cette méthode.
Le Nobel de chimie est le troisième prix décerné cette année, après ceux de physique et de médecine. Ce dernier est allé lundi à l’américain James P. Allison et au Japonais Tasuku Honjo pour leurs découvertes sur le traitement du cancer.
Pour la première fois depuis 1943, le prix Nobel de littérature ne sera pas décerné cette année en raison d’une affaire d’agression sexuelle pour laquelle le Français Jean-claude Arnault, époux de Katarina Frostenson, qui siégeait à l’académie jusqu’à sa démission au mois d’avril, a été condamné lundi.