La Défense en colère…

Avec, ou sans la «Grande Muette», Abdelkrim Zbidi est quelqu’un de très réservé. Ce n’est pas un ministre qui aime s’épancher mais un ministre qui travaille. Et s’il n’est pas disert, il n’en pense pas moins comme dirait l’autre… C'est-à-dire qu’il porte vraiment l’habit et la fonction. Sans avoir à se forcer. Et surtout sans en rajouter. Ce n’est pas, à proprement parler, sa marque-maison.

Mais il est compréhensible que l’on soit amené à sortir de sa réserve lorsque les circonstances l’exigent. Et combien même il faut accuser le choc, à chaque fois, à moins d’en arriver à devenir blasé, devant la mort, qui plus est lorsqu’il s’agit de mort violente, il n’est pas exclu qu’un sentiment de révolte se soit emparé de lui, devant le gâchis, monumental, qui aurait pu être évité, du sacrifice de deux jeunes vies sur le Montchaâmbi, si le pays n’avait été secoué de fond en comble, depuis 2011, permettant de ménager ces fameuses «failles», notamment sur le plan sécuritaire, par où se sont engouffrés des vents-ennemis, pour y accomplir leur travail de sape, et saborder toutes les institutions de l’etat.

Pour êtres solides, ces dernières sont solides… jusqu’à un certain point. Du coup, et comme l’a exprimé, la rage au coeur, le ministre de la Défense, après cet énième drame sur les hauteurs de Chaâmbi, les conflits politiques, qui se sont éternisés, en s’étalant de long en large, auront juste servi de tremplin à une horde de terroristes : qu’ils se fassent appeler «Katibet Okba...», ou autres insanités du même acabit, pour qu’ils pullulent comme des punaises et sèment des bombes sur les hauteurs pour tuer nos valeureux soldats.

Ceux qui sont tombés mercredi pour leur pays ont un nom : Ils s’appellent Yassine Chahbi et Idriss Zouaghi. Ce ne sont pas seulement deux numéros sur une liste à classer. Surtout pas deux numéros à lister. Ils sont les héros de la patrie. Abdelkrim Zbidi a mille fois raison d’être en colère. Il n’a surtout pas tort de l’exprimer…