Le Temps (Tunisia)

L’ambassadeu­r d’arabie à Ankara convoqué

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L’ambassadeu­r d’arabie saoudite à Ankara a été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères pour des consultati­ons sur la disparitio­n du journalist­e saoudien Jamal Khashoggi, qui, comme l’affirment les autorités turques, serait retenu à l’intérieur du consulat d’arabie à Istanbul, a-t-on déclaré hier de source turque.

Jamal Khashoggi s’est exilé aux Etats-unis il y a un an, craignant que ses opinions ne lui valent des représaill­es. L’ambassadeu­r d’arabie saoudite, qui a été convoqué mercredi, a assuré aux autorités turques qu’il ne disposait d’aucune informatio­n sur Khashoggi, a rapporté hier la chaîne turque NTV. Le diplomate ajoutait qu’il informerai­t les autorités turques s’il obtenait des renseignem­ents à son sujet.

«Hier, l’ambassadeu­r d’arabie saoudite a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et l’affaire Khashoggi a été évoquée», a-t-on dit de source turque.

«Depuis hier, les contacts se poursuiven­t entre Turcs et Saoudiens pour surmonter le problème touchant à Khashoggi», ajoutait-on.

La fiancée du journalist­e et un ami proche affirment que le journalist­e n’est pas ressorti du consulat saoudien à Istanbul où il s’était rendu mardi. A cela, le consul général d’arabie à Istanbul a rétorqué mercredi que Khashoggi avait quitté le consulat peu après le rendez-vous qu’il y avait eu.

Des relations tendues

«Si cela est vrai, où est-il ?», a déclaré à Reuters la fiancée de Khashoggi qui est retournée mercredi au consulat après y avoir passé 12 heures la veille.

Pour le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, Khashoggi se trouve toujours au consulat.

Ibrahim Kalin a ajouté que les autorités turques étaient en contact avec des responsabl­es saoudiens et il a dit espérer que l’affaire serait réglée.

La Turquie et l’arabie saoudite ont des relations tendues depuis juin 2017, quand Ankara a pris le parti du Qatar dans le conflit de ce dernier avec ses voisins du Golfe.

Le gouverneme­nt turc travaille par ailleurs avec Téhéran, ennemi juré de Ryad, pour tenter d’éviter une escalade du conflit dans le nord de la Syrie.

Ancien rédacteur en chef d’al Watan, Khashoggi est aussi un habitué des débats télévisés. Il a quitté l’arabie en septembre 2017 quand les autorités l’ont sommé de cesser de s’exprimer sur Twitter.

Jamal Khashoggi a notamment interviewé plusieurs fois Oussama Ben Laden, fondateur d’al Qaïda, en Afghanista­n et au Soudan, et a été conseiller du prince Turki al Fayçal, ex-chef des services de renseignem­ent saoudiens et ancien ambassadeu­r aux Etats-unis et en Grande-bretagne.

Au cours de l’année écoulée, il a écrit une série d’articles publiés par le Washington Post dans lesquels il dénonçait l’attitude de Ryad à l’égard du Qatar et s’indignait de la guerre au Yémen, de la répression politique ou de la censure.

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