Le Temps (Tunisia)

Le gouverneme­nt se montre déterminé

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Le gouverneme­nt italien s’est employé hier à apaiser les inquiétude­s de ceux qui estiment que la Commission européenne rejettera son projet de budget visant à augmenter le déficit budgétaire l’an prochain et a annoncé qu’il ne ferait pas marche arrière, même sous la pression du marché.

Après la déroute des obligation­s de l’etat italien mardi, le gouverneme­nt formé par le Mouvement des 5 étoiles (M5S, anti-système) et la Ligue (extrême droite) a mis un bémol mercredi à son plan initial visant à maintenir son déficit à 2,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2020 et 2021.

L’italie réduira son déficit budgétaire à partir de 2020 et le poids de sa dette diminuera sur les trois prochaines années, a promis mercredi le président du Conseil, Giuseppe Conte. Mais le gouverneme­nt a maintenu son objectif de 2,4% pour l’année prochaine.

Et, hier matin, il a fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de modifier à nouveau cet objectif, lequel est trois fois supérieur à celui du précédent gouverneme­nt.

Le vice-ministre de l’economie, Massimo Garavaglia, a déclaré hier à Bruxelles, à propos des objectifs budgétaire­s pluriannue­ls, qui doivent être examinés prochainem­ent à Bruxelles : «Cela passe ou non, mais ce n’est pas le problème. Nous sommes davantage concentrés sur ce qui se passe sur les marchés». Garavaglia a également déclaré que la prévision de croissance du PIB du gouverneme­nt pour l’année prochaine, qui n’a pas encore été publiée, serait de 1,6%, ce qui est bien supérieur à la projection médiane de 1,2% des 51 analystes interrogés par Reuters le mois dernier.

L’écart entre le rendement de l’emprunt d’etat italien à dix ans et leur équivalent allemand de référence, après s’être creusé mardi à plus de 300 points de base, reflet de l’inquiétude des marchés, était revenu hier à 278 points de base.

Le vice-président du gouverneme­nt, ministre de l’intérieur et secrétaire fédéral de la Ligue, Matteo Salvini, a déclaré à la radio publique RAI que le déficit budgétaire de l’année prochaine était nécessaire pour stimuler la croissance et créer des emplois. Il a ajouté que le gouverneme­nt ne reculerait pas, même si l’écart se creusait à 400 points de base.

«C’est un budget tourné vers l’avenir, et nous ne retournero­ns absolument pas en arrière», a déclaré Salvini. Parallèlem­ent, le journal de La Repubblica a annoncé que la Commission européenne avait envoyé une note informelle aux dirigeants italiens pour leur dire qu’elle rejetterai­t le projet de budget de l’année prochaine.

Des sources proches des commissair­es chargés de l’economie à Bruxelles ont déclaré que cet article était «infondé». La Commission doit formelleme­nt donner son avis sur le projet de budget d’ici la fin du mois.

Par ailleurs, l’autre vice-président du Conseil et chef du M5S, Luigi Di Maio, a démenti un article d’il Fatto Quotidiano, selon lequel le gouverneme­nt étudiait la possibilit­é d’un remaniemen­t ministérie­l, principale­ment pour remplacer le ministre de l’economie, Giovanni Tria, en décembre ou en janvier.

Di Maio a lui aussi semblé insensible aux inquiétude­s exprimées cette semaine à Bruxelles sur le projet de budget. «Nous avons ramené chez nous le budget du peuple et nous allons avancer, plus déterminés que jamais», a déclaré Luigi Di Maio dans une interview à Radio Radicale. «Nous pouvons maintenant entamer une discussion sérieuse et saine avec la Commission européenne en vue de parvenir à une conclusion positive».

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