Un avant-goût d’ailleurs…

Pas mal le lait belge, pas mal du tout avouons-en le : il flatte le palais et les papilles dans la foulée. Et puis ce petit goût d’aventure et de partance, à moindre frais, n’est pas fait pour nous déplaire. Pourquoi pas après tout ? Aujourd’hui du lait belge, demain des vaches bretonnes, et après-demain du caviar russe. Enfin, il ne faut pas trop rêver quand même ! Mais le goût du lait belge, demain, accordé avec L’ALECA, ne risque-t-il pas de rester au travers de la gorge des Tunisiens, qui n’y auront vu que du feu, avant de se rendre compte qu’ils auront été floués encore une fois, et plus qu’à leur compte ? D’autant que si le pas est franchi, autant se résigner à jeter l’éponge puisque c’est conçu pour durer. Lorsqu’ils croiront boire du «petit lait», ils seront, en réalité, réduits à l’avaler, coupé avec de l’eau, sans comprendre cet étrange sentiment de frustration, qui se sera emparé d’eux, et dont ils commenceront à percevoir enfin, qu’il serait le résultat d’un «marché de dupes» à grande échelle, dont le pays, et bien des générations après, auront à en pâtir pour très longtemps, servi, en cadeau, en guise d’étrennes, par une classe de politiciens, sans âme ni conscience, qui ont choisi la fuite en avant comme moyen d’avancer en aveugle, sans en mesurer, ni les retombées ni les risques, ou s’en foutant comme de leur dernière chemise, sachant qu’ils auront, par contre, assuré leurs arrières, et plus que la tête hors de l’eau. Quant au tunisienlambda, il aura beau se démener pour surnager, il pourra tout juste boire la tasse, et n’aura que ses yeux pour pleurer…