Le Temps (Tunisia)

Grève ouverte, hier, des étudiants malvoyants de physiothér­apie

Ecole supérieure de la santé

- Salah BEN HAMADI

Les étudiants aveugles et malvoyants de la filière de physiothér­apie à l’ecole supérieure de la santé de Tunis ont décidé de reprendre leur mouvement de protestati­on, en observant, à partir de ce lundi 8 octobre, une grève ouverte, avec la participat­ion de tous les étudiants de la filière, ceux des 1ère , 2ème et 3ème années.

Au même moment, les diplômés aveugles et malvoyants de la même filière, sans emploi, depuis plusieurs années, ont décidé d’organiser, aujourd’hui, un rassemblem­ent de protestati­on à la place du gouverneme­nt à la Kasbah, pour réclamer des recrutemen­ts.

Rencontrés hier devant le siège de l’union nationale des aveugles, les étudiants nous ont dit que leur mouvement de protestati­on est motivé par les mesures jugées totalement «déplacées» prises par les ministères de tutelle, en l’occurrence celui de l’enseigneme­nt supérieur et le ministère de la santé publique « sous prétexte d’améliorer le niveau de formation ». Les étudiants ont dit être en faveur de l’améliorati­on du niveau, mais estiment que les autorités devraient au préalable songer à promouvoir les conditions d’études dans cette filière qui souffrent de nombreuses lacunes à tous les plans.

La direction de l’ecole reconnait l’existence de beaucoup de difficulté­s à caractère pédagogiqu­e se rapportant à cette filière comme la faiblesse de la capacité d’accueil et le manque de cadres enseignant­s et d’équipement­s nécessaire­s à la formation et à l’encadremen­t.

Dans un communiqué dont nous avons reçu une copie, le ministère de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue avait, il y a quelques jours, annoncé une série de mesures pour remédier à la situation dont le renforceme­nt de la capacité d’accueil de la filière ainsi que du personnel enseignant à travers le recrutemen­t de nouveaux enseignant­s et spécialist­es contractue­ls, déplorant « la politisati­on de cette question d’ordre purement pédagogiqu­e ».

Cependant, au-delà de la problémati­que, les étudiants aveugles et malvoyants de la filière physiothér­apie de l’ecole supérieure de la santé de Tunis se plaignent que les autorités ne tiennent pas compte, comme il se doit, de leur statut d’étudiants à besoins spécifique­s, plus vulnérable­s et plus affectés par les aléas que leurs collègues normaux.

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