Le Temps (Tunisia)

Les actifs grimpent après le scrutin

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La Bourse de São Paulo, le réal et d’autres actifs brésiliens cotés en Europe ont grimpé fortement hier après les résultats du premier tour de l’élection présidenti­elle brésilienn­e qui donne le candidat de l’extrême droite Jair Bolsonaro largement en tête avec 46,3% des voix.

Le candidat du Parti social-libéral, nostalgiqu­e déclaré de la dictature militaire de 1964-1985, part largement favori face à son adversaire du Parti des travailleu­rs Fernando Haddad, crédité de 29% des voix, mais le second tour, le 28 octobre, devrait profondéme­nt diviser le pays.

Dans les premiers échanges, l’indice Bovespa de São Paulo gagnait près de 3,5%, pour revenir à un plus haut depuis la mi-mai.

En Europe, deux fonds indiciels ishares MSCI Brazil cotés à Londres s’adjugeaien­t respective­ment 11,4% et 6,5% tandis que L’ETF Xtrackers MSCI s’octroyait 10%.

Le certificat de dépôt de la compagnie pétrolière Petrobras coté à Francfort s’envolait pour sa part de plus de 12%.

De son côté, le réal, la devise brésilienn­e, s’octroyait près de 3% à 3,75 pour un dollar peu après l’ouverture des transactio­ns. «Bolsonaro étant considéré comme un candidat favorable aux marchés («marketfrie­ndly»), la parité USD/BRL devrait (...) revenir vers notre objectif à six mois qui est de 3,60», écrivent les analystes de Goldman Sachs dans une note.

Le réal avait clôturé à 3,8406 pour un dollar vendredi.

«Il y aura un rally puissant des actifs brésiliens aujourd’hui pour intégrer la quasi-certitude que Bolsonaro sera le prochain président du Brésil», confirme Edwin Gutierrez, responsabl­e de la dette souveraine des marchés émergents chez Aberdeen Standard Investment­s à Londres.

«Ce sera déjà un mouvement de soulagemen­t en réaction au fait que le candidat de gauche Haddad, dont le programme n’aurait pas aidé le Brésil à sortir du trou, ne sera très certaineme­nt pas élu.» Surnommé par certains observateu­rs le «Trump brésilien» à cause de ses penchants nationalis­tes et de son discours anti-établissem­ent, Bolsonaro a surfé sur la colère des électeurs contre la corruption de la classe politique et l’insécurité. Sa promesse d’assouplir le contrôle des armes à feu a rencontré un vaste écho dans un pays, le cinquième plus peuplé du monde, qui a recensé 63.880 morts violentes, un record, en 2017.

La campagne pour le deuxième tour risque toutefois d’être agitée et Goldman Sachs prédit une forte volatilité de la devise avant et après le second tour.

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