Le Temps (Tunisia)

Nidaa s’arroge le droit de parler au nom du président de tous les Tunisiens

Les dérapages d’un parti moribond se poursuiven­t

- Faouzi SNOUSSI

Les membres de Nidaa Tounès se croient tout permis, même de parler au nom du président de la République qui est le président de tous les Tunisiens, qu’ils soient de gauche ou de droite, Nahdhaouis ou gauchistes, de droite ou démocratiq­ues, parce que le directeur exécutif de ce mouvement se croit tout permis, parce qu’il est le fils du président de cette République qui a perdu son aura et son prestige.

Les membres de Nidaa Tounès se croient tout permis, même de parler au nom du président de la République qui est le président de tous les Tunisiens, qu’ils soient de gauche ou de droite, Nahdhaouis ou gauchistes, de droite ou démocratiq­ues, parce que le directeur exécutif de ce mouvement se croit tout permis, parce qu’il est le fils du président de cette République qui a perdu son aura et son prestige.

Voici que Nidaa Tounès ou ce qui en reste interfère dans les affaires de l’etat, en se faisant le porte-parole de l’autorité suprême du pays, en annonçant, par la voix de son porte-parole, que la rencontre entre Béji Caïd Essebsi et le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, est juste protocolai­re et entre dans le cadre du devoir d’un chef d’etat.

L’ironie du sort est que la porteparol­e de Nidaa, ou pour dire les choses en claire, la porte-parole de Hafedh Caïd Essebsi qui n’est investi d’aucun pouvoir dans les structures de l’etat, a osé signaler que l’'entrevue accordée lundi par le président de la république Béjicaïd Essebsi au président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi "s'inscrit dans le cadre de l'ouverture du chef de l'etat sur tout le peuple tunisien sans exclusive et la position officielle à l'égard du parti Ennahdha est la fin du consensus conforméme­nt à sa déclaratio­n lors de l'interview télévisée du 24 septembre dernier".

Signé par le porte-parole du parti Ons Hattab, le communiqué a indiqué que "la relation personnell­e du président de la république avec Ghannouchi n'a rien à voir avec la position claire à l'égard d'ennahdha".

"La date de l'audience a été fixée sur une demande lundi du président du mouvement Ennahdha qui a fait part au président de la république de son désir de s'entretenir avec lui sur la situation générale dans le pays et l'a informé des décisions de la dernière réunion du conseil de la Choura tenue les 6 et 7 octobre courant", ajoute le communiqué. Beja Caïd Essebsi a indiqué qu’il était au courant de toutes les résolution­s du conseil, précise le communiqué. Le parti Nidaa Tounes a estimé que le gouverneme­nt en place dirigé par Youssef Chahed "est le gouverneme­nt du mouvement Ennahdha et de ce fait le parti n'est pas tenu de le soutenir politiquem­ent et le consensus convenu entre le président de la république et le mouvement Ennahdha depuis les élections de 2014 est désormais caduc".

La présidence de la république n'a pas fait état de son côté d'un entretien entre le chef de l'etat et le président du mouvement Ennahdha. Certes, le chef de l’etat avait annoncé la fin du consensus avec le mouvement Ennahdha "sur une décision de ce mouvement", dans une interview sur la chaine Al Hiwartouns­i, rappelle-t-on, mais il n’a pas fait d’ons Hattab, sa porte-parole officielle pour rappeler cette décision, après une rencontre qui risque d’être cruciale pour l’avenir du pays. Les querelles de palais et l’acharnemen­t de Hafedh Caïd Essebsi pour évincer le chef du gouverneme­nt Youssef Chahed n’a plus de limites. Il se permet de bafouer l’autorité de l’etat et le pouvoir de son père pour faire pression sur le mouvement Ennahdha qui n’est plus le seul maître du jeu, avec la naissance du bloc de la « Coalition nationale » qui est en train de rétablir l’équilibre et qui est composé par des membres plus patriotes. Le pays souffre et la crise ne cesse de s’amplifier, alors que les responsabl­es conscients cherchent désespérém­ent à redresser la barre et que les experts tirent la sonnette d’alarme… alors que Hafedh Caïd Essebsi s’entête à chercher la tête de Chahed, tout en sachant que, dans la conjonctur­e actuelle, il ne lui est pas possible d’arriver à ses fins… Pourtant, il s’acharne et pousse le pays vers le désastre.

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