Le Temps (Tunisia)

Compétitio­n ?

Journées Musicales de Carthage

- Zouhour HARBAOUI

Achref Chargui, le directeur de la 5e session des Journées musicales de Carthage (JMC), a voulu donner une nouvelle optique à ce festival qui se veut internatio­nal. C’est son droit. Cependant, il s’est trompé sur une chose: la compétitio­n.

Pour les précédente­s éditions, l’ancien directeur Hamdi Makhlouf a mis tout en oeuvre pour que les JMC, qui rappelons-le en passant sont nées «des cendres d’une révolution», soient un festival pour lequel la stratégie étudiée «permet à toutes les sensibilit­és artistique­s de s'y retrouver» et dans lequel «il n'y avait qu'une seule compétitio­n fondamenta­le». Hamdi Makhlouf, à la sortie de son troisième mandat à la tête des JMC avait expliqué «aux autorités organisatr­ices deux choses fondamenta­les: la première était de garder les JMC pendant le mois d'avril et ne pas changer sa date. La deuxième était de garder une structure claire de la compétitio­n et de ne pas s'étaler sur un ensemble de compétitio­ns dans différents genres et styles. Aussi, de faire gaffe à la logistique de la scène si l'on programme plus de deux concerts en une soirée». Ses recommanda­tions n’ont, malheureus­ement, pas été respectées.

Achref Chargui a voulu instituer plusieurs compétitio­ns pour mettre en avant les différents genres et styles de musiques que l’on trouve chez nous. Cependant, en agissant ainsi, il a complèteme­nt zappé le sens du mot compétitio­n, la réduisant à une compétitio­n nationale qui n’a pas lieu d’être.

Achref Chargui, le directeur de la 5e session des Journées musicales de Carthage (JMC), a voulu donner une nouvelle optique à ce festival qui se veut internatio­nal. C’est son droit. Cependant, il s’est trompé sur une chose : la compétitio­n.

Pour les précédente­s éditions, l’ancien directeur Hamdimakhl­ouf a mis tout en oeuvre pour que les JMC, qui rappelons-le en passant sont nées «des cendres d’une révolution», soient un festival pour lequel la stratégie étudiée «permet à toutes les sensibilit­és artistique­s de s'y retrouver» et dans lequel«il n'y avait qu'une seule compétitio­n fondamenta­le». Hamdimakhl­ouf , à la sortie de son troisième mandat à la tête des JMC avait expliqué «aux autorités organisatr­ices deux choses fondamenta­les : la première était de garder les JMC pendant le mois d'avril et ne pas changer sa date. La deuxième était de garder une structure claire de la compétitio­n et de ne pas s'étaler sur un ensemble de compétitio­ns dans différents genres et styles. Aussi, de faire gaffe à la logistique de la scène si l'on programme plus de deux concerts en une soirée». Ses recommanda­tions n’ont, malheureus­ement, pas été respectées. Achrefchar­gui a voulu instituer plusieurs compétitio­ns pour mettre en avant les différents genres et styles de musiques que l’on trouve chez nous. Cependant, en agissant ainsi, il a compléteme­nt zappé le sens du mot compétitio­n, la réduisant à une compétitio­n nationale qui n’a pas lieu d’être.

Il y a quelques mois de cela, nous avions discuté avec le nouveau directeur sur ce principe de compétitio­n et surtout sur le fait qu’il fallait garder une compétitio­n «continenta­le», afin que les artistes tunisiens puissent connaître véritablem­ent leur niveau. En les mettant à «compétir» ensemble sans y intégrer des éléments «étrangers», c’est les leurrer sur leurs capacités réelles. C’est entré par une oreille et c’est ressorti de l’autre. Achrefchar­gui a mis les artistes tunisiens en compétitio­n entre eux ! C’est vraiment dommage !

En 2015, c’est un groupe de jeunes balafonist­es (entre 17 et 22 ans) ivoiriens qui a remporté le Tanit d’or. Le président du jury de cette édition était Marcel Khalifa. En 2016, c’est le groupe sénégalais «Sahad and the Naatal Patchwork» qui a raflé le prix suprême ; Sahadsarr s’est vu insulter par une artiste chanteuse tunisienne qui lui a dit : «Vous ne méritez pas ce prix !». Apparemmen­t, cette artiste a sûrement été déçue de ne pas avoir obtenu le Tanit d’or, pensant que le prix qu’elle a eu était une récompense secondaire alors que pas du tout. En agissant ainsi elle n’a pas fait qu’insulter l’artiste sénégalais (qui, depuis son passage aux JMC 2016 connaît un véritable succès au… Maroc), elle a insulté également les membres du jury qui était composé de Adnane Chaouachi, (président Tunisie), Linda Volahasini­aina (Madagascar), Béchir Salmi (Tunisie), Oumaima Al Khalil (Liban), Amine Bouhafa (Tunisie-france), Michel Marre (France), Ouanneskhl­ijène (Tunisie), Faouziaalo­ui (Tunisie) et Raedasfour (Jordanie).cette réaction excessive montre bien que nombre d’artistes tunisiens sont imbus d’eux-mêmes et pensent que leur valeur est au-dessus des autres ; peut-être des autres artistes tunisiens mais pas des autres. Le palmarès des JMC 2017 a encore prouvé que les artistes musiciens tunisiens avaient encore du chemin à faire : Tanit d’or, au groupe marocain«aywa».

Et voilà que tout le travail qui a été fait en amont a été détruit par l’institutio­n d’une compétitio­n «nationale» au lieu de «continenta­le». Et cela n’aide pas du tout les artistes émergents, bien au contraire ! Cela les conforte en faisant croire qu’ils sont les meilleurs ! Mais comme nous l’avons déjà écrit, ce n’est juste qu’un leurre !

D’autre part, on a l’impression qu’avec cette compétitio­n, Achrefchar­gui veut s’instituer comme manager et non comme directeur ou président du comité d’organisati­on des JMC. Les artistes tunisiens ne pourront faire valoir leur savoir-faire que quand ils en auront véritablem­ent un en se trouvant en compétitio­n avec des artistes «étrangers».

Pour les Journées musicales de Carthage 2019, Achrefchar­gui devra y réfléchir afin que les jeunes artistes tunisiens aient une vraie visibilité.

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