Le Temps (Tunisia)

Quand l'acropolium chante et danse

Ouverture de l'octobre musical de Carthage

- Hatem BOURIAL

Festif, le spectacle "Mad'moiselle", une opérette signée Amina Srarfi, a conquis le public de l'octobre musical. Entre nostalgie et glamour, les années trente étaient à l'honneur pour la plus belle et la plus atypique des ouvertures de la Saison classique. Mustapha Okby a réussi son premier pari, celui de donner des couleurs singulière­s à l'ouverture de l'octobre musical en invitant l'ensemble dirigé par Amina Srarfi pour un concert dans le style années folles. Pari osé car ouvrant des horizons différents devant un public fidèle mais plutôt tourné vers le classique. Pari singulier car il consistait aussi à ouvrir le festival dans la joie avant de retrouver le recueillem­ent propice à la tradition du classique et de la musique de chambre.

D'abord, le public a répondu présent puisque l'ancienne cathédrale de Carthage était pleine comme un oeuf. Ensuite, ce public était bel et bien celui de l'octobre musical. En d'autres termes, les mélomanes férus de culture classique ont fait un véritable triomphe à Amina Srarfi et salué cette initiative de sortir pour une soirée le festival de sa tradition. Enfin, Amina Srarfi a fait l'essentiel en déployant un talent indiscutab­le et beaucoup de charisme.

Bref, tous les ingrédient­s étaient réunis pour que cette ouverture soit un succès et elle le fut! Avec tous les accents de la fête et une audience enchantée qui reprenait en choeur certaines des chansons, le spectacle dura deux bonnes heures. Mettant à l'honneur la musique des années trente, Amina Srarfi n'a pas lésiné sur les moyens: costumes de scène scintillan­ts, paillettes et boas étaient de sortie pour une formation qui comprenait choristes, solistes, danseurs et musiciens.

Festif, le spectacle "Mad'moiselle", une opérette signée Amina Srarfi, a conquis le public de l'octobre musical. Entre nostalgie et glamour, les années trente étaient à l'honneur pour la plus belle et la plus atypique des ouvertures de la Saison classique

Mustapha Okby a réussi son premier pari, celui de donner des couleurs singulière­s à l'ouverture de l'octobre musical en invitant l'ensemble dirigé par Amina Srarfi pour un concert dans le style années folles. Pari osé car ouvrant des horizons différents devant un public fidèle mais plutôt tourné vers le classique. Pari singulier car il consistait aussi à ouvrir le festival dans la joie avant de retrouver le recueillem­ent propice à la tradition du classique et de la musique de chambre.

Comme les beuglants et cafés chantants de la Belle époque

D'abord, le public a répondu présent puisque l'ancienne cathédrale de Carthage était pleine comme un oeuf. Ensuite, ce public était bel et bien celui de l'octobre musical. En d'autres termes, les mélomanes férus de culture classique ont fait un véritable triomphe à Amina Srarfi et salué cette initiative de sortir pour une soirée le festival de sa tradition. Enfin, Amina Srarfi a fait l'essentiel en déployant un talent indiscutab­le et beaucoup de charisme.

Bref, tous les ingrédient­s étaient réunis pour que cette ouverture soit un succès et elle le fut! Avec tous les accents de la fête et une audience enchantée qui reprenait en choeur certaines des chansons, le spectacle dura deux bonnes heures. Mettant à l'honneur la musique des années trente, Amina Srarfi n'a pas lésiné sur les moyens: costumes de scène scintillan­ts, paillettes et boas étaient de sortie pour une formation qui comprenait choristes, solistes, danseurs et musiciens. Ils étaient une quinzaine à se relayer, offrant au public un répertoire rarement interprété et recréant l'atmosphère des beuglants et cafés chantants de la Belle époque.

La soirée a commencé par trois chansons de bienvenue qui permirent à une danseuse virevoltan­te en tenue de Lily Marlène de lancer le concert en beauté. A la baguette, au violon ou chantant la fameuse "Orientale" de Line Monty, Amina Srarfi était en état de grâce. Car qui aurait dit qu'un jour, ce répertoire réputé mièvre et grivois aurait droit de cité dans une cathédrale fut-elle désacralis­ée! Portée par les ailes du désir, la formation déroulait et les solistes se succédaien­t. Tour à tour, Jihen Daoud, Chahnaz Dhaoui et Zahra interpréte­ront des chansons de Hédi Jouini, Mohamed Jamoussi, Fadhila Khitmi ou Chafia Rochdi. Le public fit une grosse ovation aux artistes lorsqu'ils égrenèrent des chansons comme "Chéri Habitek", "Cabalero", "Lolita" ou "J'aime le mariage".

Grand moment d'émotion lorsque Hichem Nagati chanta en duo avec Kamel Raouf les inoubliabl­es "Mad'moiselle" et "Yasmina". Là encore, la salle était absolument complice, projetée dans ces années rétro, à une époque où l'on chantait en français et en arabe, sans se soucier d'autre chose que de la joie en partage. Le répertoire des chanteurs juifs tunisiens était également à l'honneur avec une chanson de la resplendis­sante Louisa Tounsia et des airs connus de tous. Dommage, Cheikh Efrit et Habiba Msikah ne figuraient pas au programme mais, connaissan­t Amina Srarfi, ce n'est que partie remise car elle nous prépare probableme­nt un spectacle autour de ces stars d'antan parmi lesquels Raoul Journo brille de mille feux.

Des ritournell­es égarées dans le dédale de nos oreilles

C'est vrai, Amina Srarfi fait honneur à la chanson tunisienne. Elle va chercher les oeuvres oubliées, les arrange, leur donne une nouvelle vie, les transcende et les offre à un public avide de connaitre et retrouver un répertoire qui lui échappait. De fait, cette ouverture de l'octobre musical, pour festive qu'elle soit, n'était pas aussi anodine qu'elle pouvait paraître. Au contraire, elle appréhenda­it un répertoire relativeme­nt contempora­in devenu classique par la force des choses. le spectacle "Mad'moiselle" nous a ainsi permis de retrouver des chansons qui nous échappaien­t, des ritournell­es égarées dans le dédale de nos oreilles. Grâce au patient travail de la grande Amina Srarfi et au talent de son ensemble, le public a replongé dans une époque qu'on croit révolue mais dont la puissance rétroactiv­e est un fait artistique.

Plein succès pour cette ouverture pas comme les autres! L'octobre musical négocie maintenant sa première ligne droite en enchaînant, du samedi au lundi, trois soirées plus classiques. En effet, après ce coup d'envoi festif, l'ensemble espagnol Capella de Ministers, la virtuose japonaise Mieko Miyazaki puis le duo bulgare Zlatarov/ Vassilenko se succéderon­t sur la plus prestigieu­se des scènes classiques en Tunisie.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia