Le pouvoir local à rude épreuve
Le gouverneur de Tunis, Chedly Bouallègue, a admis, hier, avoir ordonné la suspension de l’exécution d’une décision prise par la municipalité de la Marsa, au début du mois d’octobre, et portant sur la mise sous scellé d’un complexe immobilier construit sans autorisation, dans la Cité les Pins, à la Mâalgua, et composé d’un café, d’une pâtisserie et d’un SPA.
Litige autour d’une décision de démolition à la Marsa Le gouverneur de Tunis, Chedly Bouallègue, a admis, hier, avoir ordonné la suspension de l’exécution d’une décision prise par la municipalité de la Marsa, au début du mois d’octobre, et portant sur la mise sous scellé d’un complexe immobilier construit sans autorisation, dans la Cité les Pins, à la Mâalgua, et composé d’un café, d’une pâtisserie et d’un SPA.
Dans des déclarations à la presse en marge de la 3ème session du Conseil régional, tenue, hier, au siège du gouvernorat, Chedly Bouallègue a noté qu’il s’agit d’un différend d’ordre juridique et que l’affaire a été portée devant le tribunal administratif, de sorte qu’il appartient désormais à cette juridiction de trancher la question. Il a précisé avoir ordonné la suspension et non l’annulation de la décision municipale, en attendant l’avis du tribunal administratif, et ce sur la requête d’un dossier présenté par le contrevenant. Dans un communiqué publié le 19 octobre et portant sa signature, le président du Conseil municipal de la Marsa, Slim Meherzi, avait évoqué les développements de l’affaire, affirmant l’attachement de la Municipalité à l’exécution de sa décision de mise sous scellé et signalant que le complexe immobilier en question avait fait l’objet en 2016, de décisions de démolition sans suite. Il a fait part de son intention de donner, demain, une conférence de presse pour éclairer l’opinion publique.
Selon le gouverneur de Tunis, de pareilles décisions municipales devraient être prises au cours de la construction du bâtiment, en ordonnant la fermeture du chantier, ajoutant que dans ces cas de figure, les municipalités pourraient être, juridiquement, boutées et acculées à verser des dédommagements. Intervenant, quelques mois à peine, après les dernières élections municipales et l’adoption du nouveau Code des collectivités locales consacrant la décentralisation et l’instauration d’un pouvoir local
bénéficiant d’une plus grande marge de manoeuvre par rapport au pouvoir central et politique, ce litige fait suite à de nombreux autres faits et « gaucheries » ayant défrayé la chronique et reflétant le long chemin à parcourir pour une bonne accommodation des uns et des autres aux nouveaux choix. On en signale, entre autres, le fait relatif au refus de l’officialisation d’un mariage d’une tunisienne avec un étranger originellement non musulman, ou encore les accusations de corruption portées contre certains maires, parallèlement à l’incurie révélée, ces derniers jours, dans la lutte contre les intempéries et les catastrophes naturelles.