Le gouvernement achète la paix sociale au prix fort !
L’exécutif s’est également engagé à ne pas céder les entreprises publiques et à maitriser les prix
Accord sur les augmentations salariales dans le secteur public Entre le gouvernement et l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), dont les relations évoluent en dents de scie depuis plus de deux ans, les questions qui fâchent se réduisent. Un accord à l’arraché sur les augmentations salariales dans le secteur public a été officiellement signé hier entre les deux parties. Cet accord, qui a été approuvé dimanche par la commission administrative nationale de L’UGTT, qui s’est réunie dimanche au siège de la centrale syndicale à Tunis, a conduit à l’annulation de la grève générale prévue dans les entreprises publiques le 24 octobre courant.
Les augmentations salariales au profit des cadres et des agents de maîtrise et d’exécution, dans le secteur public, varient de 205 à 270 dinars sur le salaire brut, sur trois ans (205 dinars pour les agents d’exécution, 245 dinars pour les agents de maîtrise et 270 dinars pour les cadres).
Entre le gouvernement et l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), dont les relations évoluent en dents de scie depuis plus de deux ans, les questions qui fâchent se réduisent. Un accord à l’arraché sur les augmentations salariales dans le secteur public a été officiellement signé hier entre les deux parties. Cet accord, qui a été approuvé dimanche par la commission administrative nationale de L’UGTT, qui s’est réunie dimanche au siège de la centrale syndicale à Tunis, a conduit à l’annulation de la grève générale prévue dans les entreprises publiques le 24 octobre courant.
Les augmentations salariales au profit des cadres et des agents de maîtrise et d’exécution, dans le secteur public, varient de 205 à 270 dinars sur le salaire brut, sur trois ans (205 dinars pour les agents d’exécution, 245 dinars pour les agents de maîtrise et 270 dinars pour les cadres).
Les augmentations seront versées avec un effet rétroactif à partir de mai 2018. La deuxième tranche sera versée en mai 2019 et la troisième en janvier 2019, soit quelques mois seulement avant l’ouverture d’un nouveau round de négociations sociales.
L’accord conclu entre le gouvernement et L’UGTT stipule aussi l’engagement du gouvernement à maitriser les prix à travers le contrôle des circuits de distribution et à ne pas céder les entreprises publiques et à les restructurer, au cas par cas.
Il met fin à plusieurs mois de frictions entre les deux parties. Jusque là, L’UGTT réclamait des augmentations salariales conséquentes pour compenser la dégradation continue du pouvoir d’achat des salariés, tandis que le gouvernement évoquait les fortes pressions qui subissent les finances publiques en raison des coûts liés aux subventions des produits de base et des hydrocarbures et e la masse salariale qui dépassé 14 % du PIB, soit l’une des plus élevées au monde.
En ce qui concerne les entreprises publiques, L’UGTT refusait jusque-là la cession des fleurons du secteur public aux privés, tout en suggérant la restructuration des entreprises publiques en difficulté et l’amélioration de leur gouvernance. Le gouvernement s’est cependant attaché à la privatisation de certaines entreprises évoluant dans des secteurs non-stratégiques pour limiter l’hémorragie financière causé par les déficits que cumulent la majorité des entreprises publiques. «L’accord conclu avec le gouvernement représente une victoire pour la Tunisie et la paix sociale», a commenté le secrétaire général de L’UGTT, Noureddine Taboubi. La centrale syndicale plaide désormais pour l’octroi d’augmentations aux fonctionnaires. Elle a déjà sonné la mobilisation, avec le dépôt hier d’un préavis de grève pour les fonctionnaires le 22 novembre. Les observateurs s’attendent aussi à ce qu’un autre accord sur la majoration des salaires des employés de l’etat soit conclu dans les semaines à venir en dépit de l’engagement pris par le gouvernement avec les bailleurs de fonds internationaux, Fonds monétaire international et Banque mondiale en tête, à réduire la masse salariale dans le secteur public.
Alors que la crise politique s’enlise, le chef du gouvernement semble ainsi attaché à s’acheter le paix sociale et à couper l’herbe sous les pieds des partis qui demandent sa tête, dont son propre parti Nidaa Tounés. Mais le prix à payer semble cher. D’autant plus que la majoration des salaires des fonctionnaires et des salariés des entreprises publiques ne manquera pas d’aggraver le déficit budgétaire et d’avoir un impact négatif sur les équilibres financiers du pays.
La signature de l’accord relatif aux augmentations salariales coïncide aussi avec l’émission par la Tunisie d’un eurobond d’un milliard de dollars, ce qui risque de renchérir le taux qui sera appliqué à cet emprunt.