Le Temps (Tunisia)

Le Conseil de sécurité informé des violences en Birmanie

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La Chine, soutenue par la Russie, n’est pas parvenue à empêcher la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’onu consacrée à la présentati­on des conclusion­s de la commission d’enquête sur les violences dont les Rohingyas de Birmanie ont été victimes.

«Les atrocités se poursuiven­t aujourd’hui. Un génocide est en cours», a déclaré Marzuki Darusman, président de la commission, s’adressant à la presse avant la réunion. Plus de 700.000 Rohingyas ont trouvé refuge au Bangladesh depuis le lancement, fin août 2017, d’une vaste campagne de répression militaire, après des violences séparatist­es.

Les membres de cette minorité musulmane qui n’ont pas quitté l’etat d’arakan, dans le nord de la Birmanie, sont «gravement menacés», a déclaré Marzuki Darusman devant le Conseil. Renvoyer ceux qui ont fuit reviendrai­t à les condamner à être traité comme des «sous-hommes» et les exposeraie­nt à de nouveaux massacres», a-til poursuivi.

Les autorités birmanes ont réfuté les conclusion­s du rapport d’enquête. «Nous sommes disposés et en mesure de prendre en charge la question des responsabi­lités pour toute violation présumée des droits de l’homme lorsque les preuves seront suffisante­s», a déclaré Hau Do Suan, ambassadeu­r birman à l’onu, s’adressant aux membres du Conseil de sécurité.

Le rapport final de la commission d’enquête de l’onu publié en août, selon lequel l’armée birmane a agi avec une «intention génocidair­e», recommande l’ouverture de poursuites contre les membres de l’étatmajor et invite le Conseil à sanctionne­r la Birmanie, mais la Chine et la Russie opposeront probableme­nt leur veto à un projet de résolution en ce sens.

Neuf Etats-membres, soit le minimum requis, ont voté en faveur de la réunion d’informatio­n de mercredi, alors que la Chine, la Russie et la Bolivie ont voté contre. L’ethiopie, la Guinée équatorial­e et le Kazakhstan se sont abstenus.

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