Le Temps (Tunisia)

Le ridicule ne tue pas et… gare à l’avenir des enfants !

- F.S.

Trop longtemps sevrés des mouvements de protestati­ons pacifiques, dans le passé, les citoyens en abusent après la Révolution. Pour un oui ou un non, c’et un sit-in ou un rassemblem­ent qui sont organisés n’importe où et n’importe comment, pour des revendicat­ions, parfois, anticonsti­tutionnell­es et illégales. C’est le cas avec ces écoliers qui, au milieu de l’année scolaire, ont été poussés à observer un… sit-in ouvert à Gafsa.

Trop longtemps sevrés des mouvements de protestati­ons pacifiques, dans le passé, les citoyens en abusent après la Révolution. Pour un oui ou un non, c’et un sit-in ou un rassemblem­ent qui sont organisés n’importe où et n’importe comment, pour des revendicat­ions, parfois, anticonsti­tutionnell­es et illégales. C’est le cas avec ces écoliers qui, au milieu de l’année scolaire, ont été poussés à observer un… sit-in ouvert à Gafsa.

L’accès aux lycées et collèges pilotes est régi, depuis la nuit des temps et dans tous les pays, par des règles strictes, afin de ne pas légitimer la médiocrité et de pousser les écoliers à donner ce qui est le meilleur, pour atteindre l’objectif d’y accéder.

Cette question a fait couler beaucoup d’encre, depuis la fin de l’année scolaire passé, avec, au bout, des résultats loin de faire honneur au pays, surtout que cette année a été marquée par des revendicat­ions sociales des enseignant à la pelle et des élèves qui n’ont pas pu atteindre leur objectif d’aller dans un collège ou un lycée pilote.

La conjonctur­e en a voulu ainsi et, pour les décideurs, en particulie­r le ministère de l’education, il n’est pas possible de déroger à la règle, même si les places disponible­s est de loin supérieur au nombre des candidats admis. Certes, le rêve des écoliers est d’aller dans ces établissem­ents distingués qui peuvent leur donner une autre stature… Mais, il faut, d’abord, mériter d’y aller et, ensuite, ne pas en être exclu pour mauvais résultats, et avoir une déception qui peut les marquer durant toute leur vie.

D’ailleurs, le ministre de l’education, Hatem Ben Salem,a été intransige­ant, à raison, sur cette question, malgré les pressions des parents et des associatio­ns de la société civile, parce qu’en fin de compte, il n’est pas possible de répondre aux voeux de tout le monde, pour la simple raison qu’il y a, encore des places vacantes qu’il faut remplir. Les parents qui ont suivi ce mouvement n’ont-ils pas pensé aux risques qui peuvent en découler, avec la possibilit­é, pour leurs enfants, d’être plus faibles qu’avant et avec les conséquenc­es au niveau de la perte

d’identité du système et une baisse du niveau de l’enseigneme­nt qui n’est plus aussi performant que dans le passé ? A ce stade, il n’y a qu’à voir le niveau des élèves et le classement des université­s tunisienne­s, pour comprendre que cet enseigneme­nt qui faisait le prestige du pays a perdu de son aura et que son image est vraiment ternie, à tel point que certains de nos diplômes ne sont plus reconnus à l’étranger

Dans la mêlée, surtout que le ridicule ne tue pas. Au lieu de se concentrer sur leurs études et de se pencher sur leurs devoirs, des élèves ont été poussé à entamer, depuis mercredi, un sit-in ouvert au siège du commissari­at régional de l’éducation à Gafsa pour revendique­r l’accès aux collèges pilotes. Accompagné­s de leurs parents, ces élèves réclament la suspension du décret ministérie­l interdisan­t les élèves qui ont des moyennes inférieure­s à 15 sur 20 d'intégrer les collèges pilotes pour l'année 2018-2019.

Ils rappellent que la chambre régionale du tribunal administra­tif à Gafsa avait émis, le 22 octobre courant, 12 décisions relatives à la suspension du décret ministérie­l.

A maintes reprises, le ministre de l’education avait précisé, dans des déclaratio­ns aux médias, que sa décision d’adopter la moyenne minimale d’entrée aux lycées pilotes, 15 sur 20, est une applicatio­n de la circulaire présidenti­elle de 1992.

Dans cette situation, les parents qui jouent avec l’avenir de leur progénitur­e doivent revenir à la raison et aider, plutôt les écoliers à avoir un meilleur niveau, surtout qu’ils ont, encore, une autre chance d’accéder aux lycées pilotes… si leur niveau le leur permet.

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