Le Temps (Tunisia)

Satané tapis rouge!

JCC 2018

- Hatem BOURIAL

Une nouvelle fois, le tapis rouge de tous les excès et intrus fausse l'ouverture des JCC en imposant une norme faussement mondaine à un festival militant. Jusqu'à quand? Comment se faire à ce tapis rouge qui, chaque année, dégrade les JCC à l'indignité de carnaval de mode? Et cela va de mal en pis avec chaque année, le lot de starlettes d'un jour et une déferlante de photograph­ies douteuses sur les réseaux sociaux. Cette histoire de tapis rouge devrait être revue de fond en comble pour retrouver au moins quelques fondamenta­ux du festival. Fouler un tapis rouge pour les invités du festival, est somme toute normal puisqu'on a pour but de les honorer. Toutefois, on ne comprend plus très bien qui sont les invités des JCC et ce qu'ont à voir avec la cinéphilie, les guignols qui se pavanent, sur ce défouloir écarlate.

Que la fête soit totale et qu'elle soit destinée à tous, nous le comprenons mais au point de fermer les yeux sur une mascarade de mauvais goût. Au fond, ce satané tapis cherche à nous faire atteindre le nirvana de Cannes et des festivals qui réunissent stars et parvenus. Tout ce qu'il réussit pour le moment, c'est malheureus­ement donner raison au grand Senghor qui disait qu'en matière de singeries, nous autres Africains n'étions jamais en retard d'une grimace.

Comment se faire à ce tapis rouge qui, chaque année, dégrade les JCC à l'indignité de carnaval de mode? Et cela va de mal en pis avec chaque année, le lot de starlettes d'un jour et une déferlante de photograph­ies douteuses sur les réseaux sociaux.

Cette histoire de tapis rouge devrait être revue de fond en comble pour retrouver au moins quelques fondamenta­ux du festival. Fouler un tapis rouge pour les invités du festival est somme toute normal puisqu'on a pour but de les honorer. Toutefois, on ne comprend plus très bien qui sont les invités des JCC et ce qu'ont à voir avec la cinéphilie les guignols qui se pavanent sur ce défouloir écarlate.

Que la fête soit totale et qu'elle soit destinée à tous, nous le comprenons mais au point de fermer les yeux sur une mascarade de mauvais goût. Au fond, ce satané tapis cherche à nous faire atteindre le nirvana de Cannes et des festivals qui réunissent stars et parvenus. Tout ce qu'il réussit pour le moment, c'est malheureus­ement donner raison au grand Senghor qui disait qu'en matière de singeries, nous autres Africains n'étions jamais en retard d'une grimace.

Vraiment, ce spectacle pitoyable qui se reproduit chaque année n'a pas lieu d'être. Car, dès le début, il met les JCC hors-jeu en les confrontan­t à un public qui n'est pas le leur et à des traditions artificiel­les et importées. Comment faire avec ce tapis rouge qui nous fait rougir de honte? Doit-on simplement regarder ailleurs et ronger son frein? Doit-on supprimer cette cérémonie qui n'a ni queue ni tête? Serait-ce frustrer le véritable public des JCC si un terme était mis à cette grotesque pantalonna­de?

Le vrai public des JCC n'est d'ailleurs pas le bienvenu sur un tapis rouge où en théorie le costume de gala et les robes du soir sont de rigueur. Le véritable public est ailleurs, dans les salles de cinéma et les cercles de discussion. Dès lors, pourquoi imposer cette parenthèse mondaine à un festival dont l'image de marque est à mille lieues de ce défilé cocasse que nous subissons à chaque ouverture et qui est devenu le symbole même de cette ouverture?

Les cinéphiles attendent une année entière pour retrouver les cinémas du monde et les m'as-tu-vu ne sont là que pour exhiber leurs toilettes. Cette dérive faussement mondaine est triste, douteuse et d'un mauvais goût qui s'incruste de plus en plus. Et dire que personne n'a le courage de faire cesser ce cirque! Les JCC, on en redemande mais ce tapis rouge mérite les oubliettes!

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