Le Temps (Tunisia)

Situation critique pour les migrants

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La situation dans les centres d’accueil pour migrants et demandeurs d’asile en Grèce reste inacceptab­le, affirme un rapport publié hier par la commissair­e aux droits de l’homme du Conseil de l’europe, qui invite Athènes à normaliser la situation, avec l’aide de ses partenaire­s européens.

Dunja Mijatovic dénonce la situation particuliè­rement critique dans les «hot spots», ces centres d’accueil et d’identifica­tion créés sous l’égide de l’union européenne sur cinq îles de la mer Egée. Quelque 11.500 migrants y étaient confinés pour une capacité d’hébergemen­t de 6.200 places lors de sa visite sur place en juin dernier. La Grèce hébergeait alors un total de 65.000 migrants, un nombre qui est monté à 70.000 en septembre, selon les autorités d’athènes.

«La combinaiso­n du manque de capacités, des arrivées continues et du faible nombre de départs conduit à une surpopulat­ion généralisé­e des centres d’accueil, notamment dans les îles de la mer Egée où la situation est particuliè­rement critique», affirme Dunja Mijatovic.

Les conditions de vie dans les «hot spots» sont «bien en dessous des standards internatio­naux», affirme la commissair­e, qui déplore le manque d’hygiène, l’insécurité, les difficulté­s d’accès aux soins et les risques de violences sexuelles auxquelles sont exposés les femmes et les enfants.

Elle se dit «particuliè­rement préoccupée» par la situation des enfants non accompagné­s dont certains, faute de places spécifique­s disponible­s, sont placés en «détention de protection» dans des centres de rétention ou des commissari­ats de police.

«Cette situation, qui dure depuis deux ans (après la fermeture des frontières des pays frontalier­s), ne peut plus être gérée sur le mode de l’urgence», souligne Dunja Mijatovic, pour qui la Grèce est devenue, «de facto un pays de destinatio­n» et non plus seulement de transit.

Elle invite en particulie­r Athènes à assouplir la règle confinant les migrants dans les îles tant que leur droit à demeurer sur le territoire européen n’a pas été établi. Ceux dont il apparaît, au vu de leur nationalit­é, qu’ils ne pourront pas être refoulés, devraient être accueillis sur le continent, ditelle.

Le message s’adresse autant à Athènes qu’à ses partenaire­s européens, que la commissair­e «encourage à faire preuve de solidarité».

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Arrivée de migrants en Grèce

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