Ça s’en va et ça revient…
Décidément, la politique politicienne est fatigante. On ne sait jamais, en réalité, quand commence la chanson, et quand elle va finir. Et sur quel tempo.
Le remaniement -tant attendu-, selon la formule consacré, sitôt annoncé, déclenche une tempête. Les deux têtes de l’exécutif, n’étant paraît-il, ni d’accord sur le «timing» ni sur la composition de ce nouveau gouvernement. Par la voie de ses deux porte-paroles, la présidence aurait affirmé, et son désaccord, et son mécontentement. Chahed aurait placé Béji Caïd Essebsi devant le fait accompli.
Selon les prérogatives qui lui sont alloués, il aurait le droit d’agir ainsi, sans avoir besoin d’être adoubé par son président. On ne sait. Toujours estil que cette posture, au-delà des noms avancés, ne manque pas d’être dérangeante. Dans la mesure où cette «guerre», franchement ouverte, depuis quelques mois, entre le Chef du gouvernement et le Président de la République en finit par devenir agaçante. Car, entre-temps, le pays va à vau-l’eau et le peuple en paie la facture. Chaque jour un peu plus.
Est-il besoin de préciser qu’il se passerait, fort volontiers, d’une nouvelle joute ? Le président n’est pas content, et il le fait savoir. En tout cas, selon ses conseillers attitrés, il n’apprécie pas: mais alors, pas du tout, d’avoir été «dépassé» sur la question. Seulement, le citoyen-lambda aimerait bien entendre, son président, affirmer son mécontentement de vive-voix, sans passer par qui que ce soit, histoire de lever l’ambigüité sur la question.
Car c’est dérangeant, deux têtes de l’exécutif qui ne regarderaient pas dans la même direction, au bout d’un moment, le gouvernail finit par céder sous les pressions contraires. Et ce qu’il peut en advenir alors, de l’embarcation qui tangue dangereusement, on ne veut même pas l’imaginer! Parce que, au final, si, sur le plan de la juridiction, que le Président soit d’accord, ou pas, sur le remaniement, ne peut rien changer à la donne, pourquoi toute cette tempête, dans un verre d’eau dont le cristal ne réfléchit plus du tout la transparence, depuis que la politique- politicienne a pris le dessus sur les intérêts réels du pays? Là est la question. Pour le reste, il faudra que les choses se décantent. Très vite. L’enjeu n’est pas minime…