Rome s’accroche aux «piliers» de son budget face à Bruxelles
Le gouvernement italien à réaffirmé hier les grandes lignes de son budget 2019, à quatre jours de la date butoir fixée par la Commission européenne pour modifier un projet qu’elle juge trop optimiste, un désaccord qui pourrait conduire Bruxelles à sanctionner Rome.
Luigi Di Maio, l’un des deux vice-présidents du Conseil italien, et le ministre de l’economie, Giovanni Tria, se sont dits déterminés à respecter l’objectif d’un déficit de 2,4% du produit intérieur brut (PIB) l’année prochaine. Mais la Commission, qui a donné à l’italie jusqu’à mardi pour présenter un nouveau projet de budget, s’attend à ce que le déficit monte à 2,9% du PIB et à ce que le déficit structurel (calculé en excluant les éléments exceptionnels et l’impact du cycle économique) atteigne 3%.
Pour respecter les règles fixées par Bruxelles, Rome devrait réduire son déficit structurel à 1,2% l’an prochain puis le ramener progressivement à l’équilibre.
Lors d’une audition au Parlement vendredi, Giovanni Tria a déclaré que le gouvernement était «occupé à rédiger la réponse à la Commission européenne concernant les principaux points de contentieux du budget».
Mais Rome confirmera ses «principaux piliers», a-t-il ajouté, expliquant que le ralentissement de l’économie ne faisait qu’accroître la nécessité de mesures de soutien à l’activité.
Le projet de budget initial présenté par Rome a été rejeté le mois dernier par la Commission européenne, qui critique la remise en cause de la promesse du gouvernement précédent de réduire le déficit et juge que le texte ne garantit pas une diminution de la dette publique, la deuxième de la zone euro rapportée à la taille de l’économie nationale à plus de 130% du PIB.
A Helsinki, Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission en charge de l’euro, a réaffirmé que la Commission envisageait d’ouvrir une procédure pour déficit excessif contre l’italie si Rome ne modifiait pas son budget.
Il a ajouté que pour l’exécutif communautaire, les calculs budgétaires de Rome sont fondés sur «des hypothèses excessivement optimistes».
Les tensions entre Rome et Bruxelles restent source de tension sur les marchés financiers: après les déclarations de Giovanni Tria, le rendement des emprunts d’etat italiens à dix ans est monté à 3,46%, son plus haut niveau depuis plus d’une semaine.