Le Temps (Tunisia)

Les jeux sont faits et… le pays principal perdant

Vote de confiance aux nouveaux ministres

- Faouzi SNOUSSI

Les jeux étaient pratiqueme­nt faits, depuis le début, avec gain assuré pour le président du gouverneme­nt, Youssef Chahed qui a pu obtenir le soutien d’ennahdha (68 voix potentiell­es), celui de la Coalition démocratiq­ue (40 voix) et du mouvement Machrou Tounès (13 voix), en plus de ceux d’al Moubadara (3 sièges), ainsi que d’autres membres possibles, avec des indépendan­ts et, peut-être de nouveaux dissidents de Nidaa Tounès et de personnes acquises à la cause, alors que les Nidaïstes ont jeté, déjà l’éponge, en se faisant remarquer par leur absence, pour se concentrer davantage sur d’autres coups qu’ils peuvent asséner à leurs adversaire­s.

A l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) et d’après les interventi­ons qui frisent parfois l’insolence, des députés de l’opposition ont vidé leur colère sur les résultats annoncés par le chef du gouverneme­nt, alors que ceux qui ont pris parti pour lui n’ont pas manqué d’annoncer leur soutien… à la stabilité gouverneme­ntale.

Les jeux étaient pratiqueme­nt faits, depuis le début, avec gain assuré pour le président du gouverneme­nt, Youssef Chahed qui a pu obtenir le soutien d’ennahdha (68 voix potentiell­es), celui de la Coalition démocratiq­ue (40 voix) et du mouvement Machrou Tounès (13 voix), en plus de ceux d’al Moubadara (3 sièges), ainsi que d’autres membres possibles, avec des indépendan­ts et, peut-être de nouveaux dissidents de Nidaa Tounès et de personnes acquises à la cause, alors que les Nidaïstes ont jeté, déjà l’éponge, en se faisant remarquer par leur absence, pour se concentrer davantage sur d’autres coups qu’ils peuvent asséner à leurs adversaire­s.

A l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) et d’après les interventi­ons qui frisent parfois l’insolence, des députés de l’opposition ont vidé leur colère sur les résultats annoncés par le chef du gouverneme­nt, alors que ceux qui ont pris parti pour lui n’ont pas manqué d’annoncer leur soutien… à la stabilité gouverneme­ntale.

Le député Badreddine Abdelkefi (bloc d’ennahdha) a exprimé le soutien absolu du groupe parlementa­ire au gouverneme­nt Youssef Chahed et remaniemen­t ministérie­l qu'il avait proposé.

Le groupe parlementa­ire Ennahdha votera la confiance au gouverneme­nt, lundi, lors de la séance plénière, a-t-il ajouté.

Abdelkefi a rappelé, dans une déclaratio­n à l'agence TAP, qu'ennahdha fait partie du gouverneme­nt et soutient la stabilité gouverneme­ntale et sociale, particuliè­rement à l'approche de l'échéance électorale de 2019.

Interrogé sur le nombre relativeme­nt élevé des membres du gouverneme­nt, le député a estimé que "ce nombre a été imposé par des conditions politiques vu que le chef du gouverneme­nt cherche un soutien politique fort qui appuie l'action gouverneme­ntale".

Il a, d’autre part, souligné la nécessité pour les ministres et secrétaire­s d'etat proposés de commencer immédiatem­ent le travail et prouver leur efficacité dans les missions qui leur ont été attribuées. De son côté, la députée Nadia Zangar (bloc Al-horra de Machrou Tounès) a affirmé que le bloc va voter en faveur du gouverneme­nt afin de garantir la stabilité gouverneme­ntale malgré les réserves émises par le groupe parlementa­ire concernant certains ministres proposés, tel que le secrétaire d'etat à la jeunesse et au sport, Ahmed Gaâloul, qui, a-t-elle dit, fait l'objet de suspicions de corruption et de mauvaise gestion.

Pour Mustapha Ben Ahmed, président du bloc de la Coalition nationale, son groupe soutient la stabilité gouverneme­ntale. Il affirme que "tout porte à croire que les ministres proposés dans ce remaniemen­t obtiendron­t le vote de confiance de la majorité des députés". Ainsi, avec le nombre de voix potentiell­ement acquises de ces trois groupes, Youssef Chahed est assuré de faire passer le vote en sa faveur. Toutefois, comme pour la période passée, le combat va se poursuivre, avec un bras-de-fer qui va se durcir entre Béji Caïd Essebsi qui a, encore, plus d’un tour dans son sac pour entraver l’action gouverneme­ntale, et Youssef Chahed qui veut s’assurer la mainmise pour pouvoir réussir son pari de redresser la barre, ce qui n’est pas encore acquis.

Pour sa part, le bloc parlementa­ire de Nidaa Tounes a décidé, de boycotter la séance plénière et a opté pour la politique de la chaise vide. Lors d'une conférence de presse tenue au siège du parlement, Sofiane Toubel, président du bloc, a indiqué que "le remaniemen­t proposé ne concerne pas le peuple tunisien qui souffre de la crise économique, un remaniemen­t qui n'a concerné aucun ministère à dimension économique ou sociale".

Toutefois, dans cette guerre fratricide, c’est le pays qui sera le principal perdant, puisque le risque est grand de voir de nouveaux dérapages, en plus de la multiplica­tion des dossiers qui seront ouverts par les uns contre les autres, au détriment des préoccupat­ions du citoyen qui n’en a que plus qu’assez de cette situation qui envenime sa vie quotidienn­e.

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Chahed et Toubeb : les frères ennemis se serrent la main

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