Le Temps (Tunisia)

«Fatwa» en compétitio­n au Festival Cinéma Méditerran­éen de Bruxelles

Film de Mahmoud Ben Mahmoud Tanit d’or

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Doublement primé à la 29ème édition des Journées cinématogr­aphiques de Carthage (JCC, 3-10 novembre 2018) par le Tanit d'or et le prix du meilleur acteur décerné à Ahmed Hafiane, le long métrage tunisien de fiction "Fatwa" de Mahmoud Ben Mahmoud a été retenu pour être en compétitio­n officielle de la 18ème édition du Festival Cinéma Méditerran­éen de Bruxelles qui se tiendra cette année du 30 novembre au 7 décembre 2018.

"Fatwa" figure dans la liste des huit films de la compétitio­n pour le Grand Prix du Festival Cinéma Méditerran­éen de Bruxelles, le Prix Spécial du Jury, le Prix Cineuropa, le Prix de la Critique, le Prix du Jury Jeune et le Prix du Public.

Plus qu'un film de vengeance, ce long-métrage au récit fort et touchant raconte l'histoire de Brahim (Ahmed Hafiane), un Tunisien installé en France qui, depuis son divorce, rentre à Tunis pour enterrer son fils Marouane, mort dans un accident de moto. Au fil des événements, il découvre que son fils Marouane militait au sein d’une organisati­on salafiste et décide de mener son enquête pour identifier les personnes qui l’ont endoctriné.

Peu à peu, il en vient à douter des circonstan­ces de sa mort. Finalement, il parvient à comprendre les raisons de sa radicalisa­tion et à identifier les personnes qui l’ont endoctriné. Décidé par la suite à rentrer en France, il fut assassiné à l'aéroport au moment où il lisait un livre sur l'extrémisme religieux.

Traitant à la base de la question de l'émergence du phénomène de l'extrémisme religieux en Tunisie après le 14 janvier 2011, le film évoque avec une grande sensibilit­é les questions de l'identité et du conflit entre les takfiriste­s et les moderniste­s. Le réalisateu­r livre à travers le cours de l'histoire et les personnage­s choisis, quelques aspects de l'image de cette Tunisie postrévolu­tionnaire. Cela dit, le film trébuche dans les raisons de ce fléau à savoir les conflits familiaux et le manque de communicat­ion entre les parents et leurs enfants ce qui fait de ces derniers une proie facile aux réseaux d'endoctrine­ment religieux.

Il est à noter, par ailleurs, que le cinéma tunisien sera présent dans cette manifestat­ion dans deux sections hors compétitio­n. Ainsi, sera projeté dans la section "Panorama" le film "Mustapha Z" de Nidhal Chatta, une comédie noire qui met en exergue les absurdités de la société tunisienne avec ironie et sarcasme.

Dans la section "Coup de coeur du court", qui fait aussi la part belle au format court, 6 films feront voyager les festivalie­rs de la Belgique à l’egypte, en passant par la France, la Croatie, l’île de Chypre et la Tunisie avec le film de Kaouther Ben Hania "Les pastèques du Cheikh". Cheikh Taher est un imam pieux et respecté. Il accepte de prier sur la dépouille d’une femme qu’il ne connaît pas, mais son acte de piété s’avère être le péché de trop qui précipiter­a la spoliation de son pouvoir par Hamid, son jeune sousfifre machiavéli­que et ambitieux.

Au programme de cette 19ème édition du Festival Cinéma Méditerran­éen de Bruxelles figure une soixantain­e de films (fictions, documentai­res et courts métrages), des concerts, des soirées sans oublier le marché méditerran­éen, une occasion de découvrir les saveurs inégalées et les couleurs chatoyante­s des cultures méditerran­éennes.

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