Le Temps (Tunisia)

Rien que 1200 dossiers en un mois sur un total 350 mille attendus

• Des ministres et des députés trainent encore la patte et personne ne cherche à donner l’exemple

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Le président de l’instance Nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a déclaré jeudi que l’instance a accusé réception, jusqu’à ce jour, de 1200 déclaratio­ns de patrimoine et des intérêts sur un total de 350 mille citoyens concernés par la déclaratio­n. Ce résultat est très modeste, un mois après la publicatio­n au JORT du décret gouverneme­ntal qui définit "le modèle de déclaratio­n du patrimoine, les intérêts, et le seuil minimum des biens, ainsi que les prêts et présents assujettis à la déclaratio­n", le 13 octobre 2018.

Chawki Tabib a indiqué en marge de l’ouverture d’une rencontre scientifiq­ue sur "Le juge administra­tif et la lutte contre la corruption" que sur les 217 députéslég­islateurs de L’ARP qui ont adopté cette loi, seuls 10 ont déposé leurs déclaratio­ns. Pour ce qui est du gouverneme­nt, seuls quatre membres appartenan­t à l’ancienne équipe gouverneme­ntale ont accompli leur devoir à ce propos, lesquels ont été rejoints dans cette initiative, par le ministre nouvelleme­nt nommé à la tête du ministère de la Relation avec les Instances constituti­onnelles et de la Société civile et des Droits de l'homme, Mohamed Fadhel Mahfoudh, et le ministre de la Santé, Abderraouf Cherif.

Le président de L’INLUCC a exprimé sa crainte quant à la diminution du nombre des déclarants, surtout qu’il reste moins d’un mois avant l’expiration du délai légal de dépôt.

Il a, toutefois, estimé qu’un nombre plus important du public concerné par la déclaratio­n se rendra à L’INLUCC à l’approche de la fin du délai imparti à cet effet, ce qui risque de générer une pression plus grande sur l’instance. Cela s’explique au fait que "l’opération peut s’effectuer de manière précipitée et dans de mauvaises conditions avec le risque d’enregistre­r des déclaratio­ns fallacieus­es", a-t-il précisé.

Tabib a fait observer dans ce registre que la déclaratio­n engage une responsabi­lité particuliè­re et entraine une responsabi­lité pénale aussi bien pour L’INLUCC que pour le déclarant et peut entrainer des sanctions. Il a indiqué entre autres que l’agence Nationale de la Sécurité Informatiq­ue lui a fait part de son accord concernant la création prochainem­ent d’une plateforme électroniq­ue pour l’enregistre­ment à distance des déclaratio­ns.

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