Les émeutes du pain de 1984 et la responsabilité de l'etat
Tribunal de Sfax
Une audience consacrée à l’examen de l’affaire dite des émeutes du pain de 1984, s’est ouverte, jeudi dernier. L’affaire est examinée par la Chambre criminelle spécialisée dans la justice transitionnelle près le tribunal de première instance à Sfax. L’instance Vérité et Dignité, IVD, a indiqué que 1230 dossiers relatifs aux émeutes ont été confiés à l’instance dont 85 pour meurtre, 213 pour agressions physiques et 932 pour arrestation injustifiée, torture et emprisonnement.
Les événements des émeutes du pain ont éclaté, entre le 27 décembre 1983 et le 6 janvier 1984, suite à l’annonce par le gouvernement de l’augmentation du prix du pain et des produits céréaliers. Une hausse inhérente à la demande du Fonds monétaire international, FMI.
A Sfax, 20 personnes ont trouvé la mort, tandis que 20 autres ont été blessées lors de ces émeutes.
Evidemment, les victimes et leurs familles ont droit à une réparation des dommages subis par ces émeutes par l’etat, et ce, sur la base de sa continuité et de son indivisibilité, quel que soient les personnes qui le dirigent, à quelque période que ce soit.
Sur le plan pénal, ce sont les dirigeants à l’époque où les émeutes ont eu lieu, qui sont personnellement responsable. Sur le plan civil, l’etat aura la possibilité d’une action récursoire, concernant les dommages intérêts qu’il aura éventuellement versée aux victimes.