Chute des exportations du pétrole iranien
Les exportations de pétrole iranien ont chuté de plusieurs centaines de milliers de barils par jour (bpj) en novembre, selon le fournisseur d'informations Petro-logistics, confirmant que les sanctions américaines entrées en vigueur au début du mois ont effrayé de nombreux acheteurs.
Selon Petro-logistics, qui observe les mouvements des tankers sur les océans, les clients de l'iran se sont largement abstenus en début de mois dans l'attente d'informations sur les exemptions que pourrait annoncer l'administration américaine.
"Les exportations de brut iranien sont en baisse de plusieurs centaines de milliers de barils par jour par rapport aux niveaux d'octobre", a déclaré à Reuters Daniel Gerber, directeur général du cabinet d'études basé à Genève.
"Les faibles volumes que l'on a observés au début du mois étaient dus à la réticence des acheteurs à prévoir des chargements en l'absence de clarification sur les exemptions".
Petro-logistics n'a pas fourni de chiffre précis pour les exportations de novembre, concédant une plus grande opacité dans les livraisons depuis que les sanctions ont pris effet.
Deux autres firmes qui suivent aussi le trafic n'étaient pas non plus en mesure de communiquer des chiffres.
Une baisse de "plusieurs centaines de milliers" de bpj ramènerait les exportations iraniennes plus près du seuil de 1 million de bpj, sur la base des données du mois d'octobre. L'iran a exporté pour 1,85 million de bpj le mois dernier selon Kpler et 1,5 million de bpj selon un autre fournisseur de données.
D'autres estimations sont encore plus basses. Selon les données de Refinitiv Eikon, les livraisons sont tombées à environ 100.000 bpj actuellement. Une autre source les a estimées à 340.000 bpj sur la première quinzaine du mois.
Ces chiffres, toutefois, ne tiennent pas compte de tankers qui sont passés "sous les radars" en coupant leur signal AIS, du nom de ce système de reconnaissance qui équipe les navires de commerce.
"C'est incroyablement opaque et la majorité de ce négoce est cachée", a dit Daniel Gerber. "Nous pensons que les volumes ont recommencé à augmenter la semaine dernière."
Les Etats-unis ont finalement accordé des exemptions à huit pays, leur permettant de continuer d'importer du brut iranien pendant encore 180 jours.
Les exportations iraniennes étaient d'au moins 2,5 millions de bpj en avril, avant la décision de Washington le mois suivant de se retirer de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien et de rétablir des sanctions.
La République islamique a juré de continuer d'exporter son pétrole malgré les efforts des Américains pour fermer les vannes.