Le Temps (Tunisia)

Crise en Israël

-

La démission, cette semaine, du ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a plongé Israël dans une profonde crise poli¬tique. Le ministre ultranatio¬naliste protestait contre le cessez-le-feu conclu avec les groupes palestinie­ns de la bande de Gaza. Un cessez-lefeu qu’il considère comme une « capitulati­on » pour Israël. Lieberman appelle désormais à des élections législativ­es anticipées, mais des proches du premier ministre, Benyamin Netanyahu, affirment que « des élections ne sont pas nécessaire­s », Netanyahu reprenant le portefeuil­le de la défense. Depuis mercredi, le chef du gouverneme­nt israé¬lien est engagé dans des dis¬cussions avec ses alliés au sein de la coalition gouverne¬mentale pour tenter de sauver le gouverneme­nt.

La semaine passée avait témoigné d’une escalade entre Israël et le Hamas, suite à une incursion des forces spéciales israélienn­es à Gaza qui aurait mal tourné. Plusieurs centaines de roquettes et d’obus de mor¬tiers ont été tirés sur Israël, mais un cessez-le-feu a fina¬lement été conclu.

La crise est très révélatric­e des cli¬vages qui sévissent au sein de la classe politique israélienn­e sur l’attitude à adopter face au Hamas, qui gouverne depuis 2006 la bande de Gaza. Israël et le groupe palestinie­n ont toujours entre¬tenu des relations tendues, alternant trêves et conflits armés. En dépit de plusieurs mois de tensions persistant­es le long de la frontière avec Gaza, le premier ministre israélien a opté pour le ces¬sez-le-feu, plutôt que d’entrer dans une escalade.

Toute escalade avec le Hamas entraînera­it, en effet, Israël dans un conflit coûteux avec le groupe palestinie­n et place¬rait le conflit israélo-palesti¬nien au coeur des préoccupa¬tions internatio­nales, ce qui n’est pas nécessaire­ment dans l’intérêt d’israël. Annexer la bande de Gaza pour détruire les infrastruc¬tures du Hamas reviendrai­t à remettre en cause les accords d’oslo et ferait apparaître Israël comme un pays occu¬pant et agresseur. Netanyahu préfère donc contenir le Hamas plutôt que de tenter de l’éliminer, inquiet du vide que laisserait le mouvement islamiste et de l’impossibil­ité pour Israël d’assumer la sécurité d’un territoire d’où il s’est retiré en 2005.

Au-delà de ces considéra¬tions, la démission d’avigdor Lieberman semble être moti¬vée par des raisons politiques. A l’approche des élections israélienn­es, l’ancien ministre de la Défense veut se présen¬ter comme l’homme qui n’a pas cédé au Hamas. Un fait qu’il pourrait exploiter à des fins électorale­s

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia