Le Temps (Tunisia)

Rendez-vous annulés au grand désarroi des patients

-

TAP - Un matin pas comme les autres, ce jeudi 22 novembre 2018, dans les hôpitaux publics du grand Tunis, dont celui de Charles Nicolle et la Rabta.

L'appel à la grève décidée par l’union générale tunisienne du travail (UGTT) concerne également le cadre médical et paramédica­l. Seuls les services d’urgence sont assurés. Les consultati­ons externes ainsi que les rendez-vous sont annulés, au grand désarroi des patients.

Il était 10h à l’hôpital de Charles Nicole, l’ambiance n’est pas celle de tous les jours. Les couloirs de l’hôpital sont presque vides. La grève observée n’est pas sans conséquenc­es.

Des silhouette­s en blouse blanche se rassemblen­t devant les services de soins, mais la majorité des bureaux sont déserts.

La sexagénair­e, Mahbouba, de la cité Hellal, affiche sa déception après avoir appris que son rendez-vous a été reporté. "C’est difficile pour moi de revenir demain et dépenser encore de l’argent et payer mon déplacemen­t jusqu'ici", regrette a-t-elle, la gorge nouée.

Sur un autre plan, la grève a perturbé le retour de certains patients chez eux après leur séjour à l'hôpital.

"Je suis venu accompagne­r ma mère qui devrait quitter aujourd’hui l'hôpital, mais on m’a dit de revenir demain", a déploré Mohamed qui vient de Naassen.

Une autre patiente, visiblemen­t très en colère, rencontrée dans les couloirs de l’hôpital cherche désespérém­ent le personnel pour faire des analyses, mais aucune blouse blanche n’est visible. "Je suis venue de Téboursouk", a-t-elle dit, "personne ne veut m’écouter et m'aider", a regretté Latifa.

Le destin de Akila, déléguée médicale, n’est pas meilleur que celui de Latifa. Elle est venue accompagne­r son mari qui était hospitalis­é, et devrait quitter l'hôpital hier, cherche en vain, un personnel pour remplir le formulaire de sortie.

Du côté du service des urgences, seuls les cas extrêmemen­t urgents sont admis. Radhia qui souffre depuis la nuit de mercredi à jeudi des douleurs atroces assure avoir bénéficié des soins nécessaire­s. "Mais d’autres cas moins urgents n’ont pas pu bénéficier des soins", a-t-elle chuchoté.

A l’hôpital de la Rabta, les halls d’attente sont presque vides. La directrice générale de la Rabta, Hanene Arfa a déclaré à l’agence TAP que les différents services de soins fonctionne­nt moins que d’habitude, mais les patients hospitalis­és reçoivent les soins nécessaire­s. Les services d’urgence sont assurés comme à l’accoutumée.

Des internes présents sur le lieu du travail soulignent leur soutien à ce mouvement de grève mais le devoir profession­nel et l’obligation de prendre soins des malades, les incitent à continuer à assurer les services de soins.

Noureddine, qui devrait effectuer des analyses hier, s’est dit surpris de la grève. "Je dois retourner demain pour faire des analyses", a-t-il regrette.

"Quelques médecins sont présents. Mais ils défilent et ne disent rien", se plaint-il.

D’autres patients ont parcouru de long trajet à l’instar de Aicha, venue de Médenine. Elle a confié à la correspond­ante de la TAP qu’elle a été informée que son rendez-vous a été reporté à cause de la grève.

En ce qui concerne les patients hospitalis­és, ils ont affirmé avoir bénéficié des soins nécessaire­s comme d’habitude.

En attendant la fin de la grève, l’aller-retour des malades continue dans les halls des hôpitaux.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia