Ankara exige le retrait des kurdes de Manbij
Turquie
La Turquie a réclamé hier la mise en oeuvre d'ici la fin de l'année d'un accord conclu avec les Etats-unis sur le retrait des miliciens kurdes de la ville de Manbij dans le nord de la Syrie.
La situation dans ce secteur, un moment contrôlé par les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple) qui, avec l'appui des Américains en avaient chassé il y a deux ans les terroristes de l'etat islamique (EI), est une source de frictions entre les Etats-unis et la Turquie. Ankara considère les YPG comme l'émanation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et comme un groupe terroriste.
En mai dernier, après des mois de tractations, Turcs et Américains avaient conclu un accord prévoyant le retrait total des combattants kurdes de Manbij, mais celui ne s'est toujours pas produit, se plaint Ankara.
"Ce retard n'est plus acceptable. Cette question doit être réglée d'ici la fin de l'année", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu à la chaîne CNN Turk. "Des patrouilles conjointes (turques et américaines) ont commencé à se mettre en place à Manbij et les YPG doivent se retirer immédiatement. Quand nous aurons commencé à appliquer la même feuille de route à l'est de l'euphrate, les YPG/ PKK seront chassés de toutes les villes", a averti le chef de la diplomatie. La Turquie a lancé ces deux dernières années pour chasser toutes les forces kurdes présentes dans le nord de la Syrie à l'ouest de l'euphrate, mais elle n'a pas encore mené d'offensive à l'est du fleuve, pour éviter notamment une confrontation directe avec Washington.
Les YPG ont été à la pointe du combat contre l'etat islamique en Syrie avec l'appui des Etats-unis et de leurs alliés comme la France. On estime à 2.000 environ le nombre des membres des forces spéciales américaines déployées sur place.