Pas très futé et c’est dommage !
Appeler au boycott de quatre médias, est-ce vraiment une bonne idée, lorsque l’on se targue de défendre la démocratie dans toutes ses composantes, et que l’on est censé être représentatif d’un parti, progressiste et moderne, pour lequel auront voté un jour les Tunisiens, pour tout ce que cela implique comme symbolique, sachant que tout est affaire de symboles, et qu’il faut en tenir compte, dans ses choix comme dans ses orientations ?
Non, ce n’est sûrement pas une bonne idée. C’est même une idée aberrante, ô combien !, et qui n’honore aucunement le parti, fondé par Béji Caïdessebsi, et qui n’a eu de cesse de se «déglinguer» depuis, doucement mais sûrement, depuis que ce dernier en a lâché les commandes.
Il faut quand même concéder une chose : BCE qui est beaucoup plus intelligent que cela, n’aurait sûrement pas commis cette gaffe lui, en se désavouant sur les principes généraux d’un parti, qui n’a de cesse de décevoir l’opinion, chaque jour un peu plus. Et qui aurait donc jugé, en guise de dernière trouvaille, que la liberté d’expression est une entrave à son ascension et que, pour le coup, il se devait, faute de pouvoir museler ces «fauteurs de trouble», et certains empêcheurs de «tourner en rond» s’il en est, qu’il convenait de boycotter les médias, jugés récalcitrants. Grosse comme une montagne l’erreur de parcours. Et son corollaire, la bêtise, ici en l’occurrence. Car c’est prêter le flanc, en y rajoutant une couche, aux critiques qui fusent de toutes parts, et aux ricanements satisfaits dans le camp «ennemi», qui est par contre assez avisé pour ne pas commettre les mêmes erreurs qui ne peuvent que discréditer ceux qui les commettent, et les pénalisent lourdement. Encore une fois, c’est bien dommage ! Regrettable ? Le mot n’est pas assez lourd de sens et n’exprime pas la déconfiture de tous ceux qui ont voté un jour pour Nidaa, et qui s’abstiendront ultérieurement. A moins que Nidaa n’ait l’intelligence de changer enfin de cap, avant de s’engager dans les eaux profondes. La bataille sera rude, mais il faudra la mener.