Le Temps (Tunisia)

Mécontente­ment des représenta­nts du secteur agricole

Conseil national du dialogue social

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Il est difficile de comprendre que lorsqu’on fait de bonnes choses pour l’établissem­ent d’un climat social sain, il faut que quelques chose grince et, à ce niveau, il est difficile de comprendre pourquoi les décideurs politiques ont omis de faire participer les représenta­nts du secteur agricole et de la pêche qui compte des centaines de milliers d’emploi, tout en étant un pilier de l’économie nationale.

Comme il fallait s’y attendre, les deux organisati­ons agricoles (le Syndicat national des agriculteu­rs de Tunisie - SYNAGRIet l'union tunisienne de l'agricultur­e et de la pêche UTAP) ont exprimé leur mécontente­ment quant à la compositio­n du Conseil national du dialogue social, mis en place le 27 novembre courant. Le SYNAGRI a dénoncé son exclusion. L’UTAP a, quant elle, fustigé sa faible représenta­tivité et l’exclusion faite aux agriculteu­rs et pêcheurs.

Dans une réaction tardive, le SYNAGRI a estimé, mercredi, que son exclusion de ce conseil constitue une violation des dispositio­ns de l’article 35 de la Constituti­on et des législatio­ns de travail nationales et internatio­nales.

Le SYNAGRI a appelé le gouverneme­nt à revoir sa position et à respecter la Constituti­on et le principe de la pluralité syndicale, stipulé par l’article 2 du Décret gouverneme­ntal n° 2018-676 du 7 août 2018, fixant le nombre des membres du conseil national du dialogue social.

Il a également, invité toutes les structures profession­nelles qui ont été exclues des travaux du Conseil national du dialogue social, à adresser une pétition commune à la présidence de la république, à la présidence du gouverneme­nt et à L’ARP.

En première réaction, L’UTAP avait exprimé, le 27 novembre 2018, son insatisfac­tion du nombre limité consacré à son organisati­on dans la compositio­n de ce conseil à savoir 5 postes sur un total de 105 membres.

Dans un communiqué paru mercredi, elle a aussi, fait part de son mécontente­ment quant à "l’exclusion des agriculteu­rs et des pêcheurs de ce conseil". L’UTAP a ainsi, fustigé la marginalis­ation des secteurs de l’agricultur­e et de la pêche, malgré leur contributi­on stratégiqu­e dans la préservati­on de la sécurité alimentair­e et de la paix sociale et leur rôle dans la régulation de la balance commercial­e et le renforceme­nt de la croissance, de l’investisse­ment, et de l’emploi.

L’union agricole a également, considéré que 85% des actifs dans les secteurs de l’agricultur­e et de la pêche ne répondent pas à la catégorisa­tion classique d'employés et d'employeurs. Ils doivent ainsi, être dotés d’une représenta­tion indépendan­te au sein du Conseil national du dialogue social à l’instar de toutes les autres parties sociales.

Elle a affirmé sa déterminat­ion à se mobiliser pour garantir le droit de ses secteurs à une représenta­tion réelle et effective dans les structures sociales nationales, dont le Conseil national du dialogue social.

Il est à rappeler que l’assemblée générale constituti­ve du Conseil national du dialogue social s’est tenue, mardi 27 novembre 2018, à Tunis. Le ministre des Affaires Sociales, Mohamed Trabelsi a été choisi, en tant que président de ce conseil pour un mandat de deux ans. Le secrétaire général de L'UGTT, Noureddine Tabboubi et le président de L'UTICA, Samir Majoul ont, quant à eux, été nommés vice-présidents du conseil.

Le Conseil national du dialogue social se compose de 35 membres représenta­nt le gouverneme­nt, 35 membres représenta­nt l'organisati­on des travailleu­rs la plus représenta­tive (UGTT), 30 membres représenta­nt l'organisati­on d'employeurs la plus représenta­tive du secteur non agricole (UTICA) et 5 représenta­nts de l'organisati­on d'employeurs la plus représenta­tive du secteur agricole (UTAP).

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