Le Temps (Tunisia)

Le torchon brûle entre BCE et Ennahdha

Réunion du conseil de sécurité nationale

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• Les informatio­ns présentées par le Collectif de défense considérée­s comme "censées" par le président de la République

Le Temps – F.S. - La guerre sournoise continue entre le président de la République qui se sent trahi, et le mouvement Ennahdha dont certains agissement­s demeurent suspects. Les dernières révélation­s du Collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi est un élément qui vient attiser le feu, surtout que les révélation­s ont paru « censées » pour le président Béji Caïd Essebsi. Maintenant, il faut attendre les suites possibles.

Les événements s’accélèrent sur la scène politique, surtout depuis la rencontre entre Béji Caïd Essebsi et les membres du collectif de défense des Belaïd et Brahmi et il fallait s’attendre à ce que le président de la République hausse le ton. Le Collectif de défense n’est pas assez bête pour présenter des accusation­s non-fondées qui risquent de le discrédite­r, dans une situation politique des plus fragiles dans laquelle il compte sur la crédibilit­é de ses informatio­ns, pour arriver à lever le voile sur les commandita­ires des assassinat­s. Réuni hier, le Conseil de sécurité nationale s'est penché sur les nouvelles informatio­ns fournies par le Collectif de défense dans l'affaire des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Le président de la République Béji Caïd Essebsi, qui présidait la réunion au Palais de Carthage, a indiqué que les informatio­ns présentées par le Collectif de défense sont "censées". Le Collectif a fourni une pile de documents comportant des preuves qui appuient ses allégation­s, a-t-il soutenu, se disant étonné de la réaction du mouvement Ennahdha suite à sa rencontre avec les membres du collectif. Il a fait observer que l'appareil secret du mouvement n'est plus un secret pour personne.

Ainsi, l’opinion publique est édifiée et personne ne peut plus contester ou démentir l’existence de cet instrument maléfique prouvant que le mouvement islamiste conserve ses vieux démons et qu’il n’est pas prêt à être un parti politique dans un pays démocratiq­ue. Sinon, comment expliquer ces agissement­s.

Toutefois, il est de notre droit de nous demander, comment les structures de l’etat n’ont pas découvert cela, bien avant et est-ce que le système mis en place par Ennahdha était tellement sophistiqu­é qu’il est passé inaperçu ? Pourtant, le collectif de défense a pu, en un temps très court, lever le voile sur le pot-au-rose.

Caïd Essebsi a estimé que la déclaratio­n publiée par Ennahdha suite à la rencontre qu'il a eue, lundi dernier, avec le Collectif de défense a comporté une menace le ciblant, ajoutant qu'il ne permettra pas pareille réaction et que la Justice se saisira de l'affaire.

Le président de la République a précisé que le Collectif de défense lui avait remis, lors de la rencontre de lundi, plusieurs documents qui ont contrarié le mouvement Ennahdha. Et d'ajouter que par principe, le président de la République reçoit et écoute toutes les composante­s du paysage politique sans aucun parti pris et pour l'intérêt général de la patrie.

Caïd Essebsi a encore fait remarquer que la notion de conseil de sécurité nationale diffère chez les gens dans la mesure où certaines personnes croient que cette structure vient remplacer le gouverneme­nt ou la Justice. Alors que selon la loi, le conseil a la compétence d'examiner toutes les questions surtout lorsqu'une quelconque partie le demande à l'instar du Collectif de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Sur un autre plan, il a été convenu de hâter l'examen, par le parlement, du projet de loi organisant l'état d'urgence pour le remplaceme­nt du décret n°50 de 1978 qui n'est plus compatible avec la Constituti­on.

Le projet de loi organisant le secteur du renseignem­ent et celui relatif au service national ont été, également, à l'ordre du jour de la réunion. Les participan­ts ont décidé de soumettre les deux projets au parlement dans les plus proches délais.

Ils ont en outre passé en revue la situation sécuritair­e en Tunisie et sur le double plan régional et internatio­nal.

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